Le constructeur automobile PSA Peugeot-Citroën a examiné mercredi un projet de vente de son site de conception et d'ingénierie de Meudon-la-Forêt (Hautes-de-Seine) et annoncé l'ouverture d'une négociation sur la compétitivité dès le 29 mai.
PSA "va ouvrir un cycle de négociations pour construire un nouveau contrat social participant au redressement du groupe", a indiqué la direction dans un communiqué, à l'occasion d'un comité central d'entreprise (CCE). Le constructeur est déjà engagé dans un vaste plan de restructuration qui, entre mai 2012 et mai 2014, verra la suppression de plus de 11.200 emplois dans le groupe, notamment avec la fermeture de l'usine d'Aulnay (Seine-Saint-Denis) en 2014.
"A travers l'initiative d'un nouveau contrat social, l'objectif est d'engager les salariés, individuellement et collectivement, dans la vision stratégique et les projets d'avenir de l'entreprise et de renouveler et de renforcer le dialogue social pour anticiper, partager et accompagner les projets et le redressement du Groupe", précise le communiqué.
Le groupe a déjà signé un accord de compétitivité dans son usine de Sevelnord (Nord).
"J'aimerais bien que ce soit bouclé à l'automne", avait déclaré en avril le président du directoire Philippe Varin.
PSA emboîte le pas à son concurrent Renault qui a signé en mars un accord de ce type avec trois syndicats.
Le groupe a annoncé des ventes en baisse de 6,5% au premier trimestre 2013 à 13,03 milliards d'euros et craint que le marché européen puisse "être plus difficile qu'attendu" en 2014. Pour cette année, il table sur un recul du marché de 5%, après un premier trimestre en repli de 10%.
Figurait notamment à l'ordre du jour du CCE l'examen d'un projet de fermeture du site de Meudon, dont les 660 salariés seront transférés sur d'autres sites, essentiellement en région parisienne.
Ce projet concerne majoritairement des cadres, et n'implique aucune suppression d'emploi, ont assuré un porte-parole de la direction et les syndicats.
"D'un point de vue social, il n'y a pas vraiment de soucis" sur ce projet, a estimé Frank Don, délégué CFTC. En revanche, a-t-il déclaré à l'AFP, "ce qui est inquiétant, c'est qu'on n'a pas de vision claire de la stratégie du groupe".
Les salariés concernés devraient être pour l'essentiel affectés au site de Vélizy (Yvelines), proche de Meudon, ont confirmé les syndicats CFTC, FO et CFE-CGC, qui fait partie du même établissement. L'établissement de Vélizy-Meudon comprend en effet trois sites géographiques, Vélizy A, Vélizy B et Meudon, dotés tous les trois d'un même comité d'entreprise.
D'autres activités devraient être redéployées à Poissy (Yvelines). Vingt et une personnes pourraient soit être affectées au site de Vesoul (Haute-Saône), soit changer d'activité.
"Pour 95% des gens déplacés, ça leur convient", a affirmé pour sa part Christian Lafaye, délégué FO. Selon lui, "la partie noire, ce sont les 21" qui devront soit partir à Vesoul soit faire l'objet d'un reclassement interne en région parisienne.
Pour le délégué FO, l'examen de ce projet de vente n'avait pas sa place dans un CCE ordinaire". "C'est un peu un passage en force", a-t-il jugé, ajoutant toutefois: "Apparemment, il y a une opportunité de repreneur d'immobilier qui se présente bien". "Cela permet de renflouer les caisses et d'éclaircir la vision sur les dépenses en mutualisant un peu plus l'établissement de Vélizy", a-t-il estimé.
Selon la CFE-CGC, "on supprime un bâtiment dans un ensemble de locaux parce qu'on a trop de mètres carrés". Mais, précise sa déléguée Anne Valleron il y a apparemment "une proposition croustillante et intéressante en termes de prix".
PSA Peugeot Citroën devrait, en effet, vendre les locaux de Meudon. Un document interne fait état de la nécessaire "rationalisation du taux d'occupation des sites". Le produit de la vente devrait être supérieur au coût de réimplantation des équipes dans les différents établissements d'accueil.