Wall Street a plutôt bien résisté jeudi à la vague de froid qui s'est abattue sur les marchés asiatiques et européens après un mauvais chiffre chinois et un regain de craintes sur la politique monétaire américaine: le Dow Jones a cédé 0,08% et le Nasdaq 0,11%.
Selon des résultats définitifs à la clôture, le Dow Jones Industrial Average a lâché 12,67 points à 15.294,50 points et le Nasdaq, à dominante technologique, 3,88 points à 3.459,42 points.
Le Standard & Poor's 500 a reculé de 0,29% (-4,84 points) à 1.650,51 points.
La place financière new-yorkaise, qui avait débuté la séance nettement dans le rouge, a ensuite rebondi pour osciller, à partir de la mi-séance, entre pertes et profits.
Elle faisait ainsi bonne figure par rapport au plongeon de la Bourse de Tokyo (-7,32%) ou au net recul des marchés européens, Paris, Londres et Francfort perdant chacun plus de 2%.
"Depuis six mois, on a l'impression que la Bourse ne parvient pas à aller au-delà d'un recul de 2%, voire 3%", a remarqué Dan Greenhaus, de BTIG. A chaque fois qu'on s'approche de ces niveaux, "des acheteurs font leur apparition sur le marché".
Les courtiers américains se sont initialement inquiétés d'un possible ralentissement des mesures exceptionnelles de soutien à l'économie de la banque centrale américaine (Fed).
Mais "les investisseurs ont surréagi" mercredi et jeudi en début de séance à une allocution du président de la Fed Ben Bernanke et aux minutes de la dernière réunion de son Comité de politique monétaire, avant de reprendre leurs esprits, selon le gestionnaire de portefeuille Hugh Johnson.
"Si on se penche attentivement sur ces informations, on se rend compte que la Fed envisage bien de ralentir son soutien mais clairement qu'elle ne va pas le faire tout de suite", a-t-il expliqué.
Autre raison pour les investisseurs de se montrer prudents: la production manufacturière en Chine s'est contractée en mai selon la banque HSBC, faisant craindre un ralentissement de la croissance de la deuxième puissance économique mondiale.
Mais cette nouvelle "a été compensée par de bonnes statistiques en Europe", où l'activité privée dans la zone euro a montré quelques signes d'amélioration, selon M. Johnson.
Des indicateurs américains ont aussi participé au maintien de la place financière new-yorkaise: les inscriptions au chômage ont reculé plus que prévu la semaine dernière aux Etats-Unis et les ventes de maisons neuves individuelles ont rebondi dans le pays en avril.
Le Dow Jones a par ailleurs été aidé par Hewlett-Packard, dont le titre a bondi de 17,10% à 24,86 dollars après des résultats moins mauvais qu'attendu.
Les valeurs bancaires ont à l'inverse participé au recul des indices face à la crainte d'avoir un accès moins bon marché aux liquidités si la Fed ralentit ses aides: Bank of America a perdu 0,75% à 13,21 dollars, Citigroup 0,92% à 50,53 dollars, JPMorgan Chase 0,52% à 53,35 dollars, Morgan Stanley 1,82% à 24,25 dollars et Goldman Sachs 1,21% à 157,41 dollars.
Le constructeur automobile Ford, qui a annoncé qu'il cessait la production de voitures en Australie en 2016, a lâché 1,07% à 14,81 dollars.
Le distributeur en ligne Amazon a cédé 0,44% à 261,80 dollars. Le groupe a annoncé qu'il renforçait son offensive dans les tablettes en commercialisant les deux modèles haut-de-gamme de son Kindle Fire dans plus de 170 pays.
Le spécialiste de l'aluminium Constellium, qui rassemble nombre des usines "aval" de l'ancien groupe Péchiney, a quant à lui été reçu fraîchement pour son premier jour de cotation, son titre chutant de 3,13% à 14,53 dollars.
Le marché obligataire a terminé en légère hausse. Le rendement du bon du Trésor à 10 ans a reculé à 2,023% contre 2,026% mercredi, et celui à 30 ans à 3,197% contre 3,209%.