PARIS (Reuters) - Jean-Luc Mélenchon a défendu lundi la sincérité de ses comptes de campagne et mis en garde contre toute calomnie après la nouvelle de la démission d'un des rapporteurs chargé de contrôler ses dépenses.
Un des deux rapporteurs chargés d'examiner les comptes de campagne du chef de file de La France insoumise a annoncé dans Le Parisien de dimanche avoir démissionné de la Commission nationale des comptes de campagne et des financements politiques (CNCCFP), lui reprochant d'avoir passé outre des réserves émises sur une partie des dépenses du candidat.
Jean-Guy de Chalvron estimait qu'un certain nombre de dépenses du candidat - pour 1,5 million d'euros sur un total 10,7 millions -, ne pouvaient ouvrir le droit à un remboursement par l'Etat, sans pour autant entraîner un rejet de ces comptes.
"J'ignore absolument quelles dépenses ce rapporteur jugeait non remboursables", a réagi lundi Jean-Luc Mélenchon dans un billet publié lundi sur son blog. "En tous cas, les échelons au-dessus de lui ont jugé comme c'est leur rôle. Et il n'a pas été suivi. Ce n'est pas de ma responsabilité", poursuit-il.
L'ex-candidat à l'élection présidentielle explique avoir "déclaré absolument tout, tout jusqu'au détail, de ce que j'ai dépensé dans cette campagne, non dans l'espoir de voir tout remboursé mais pour prouver que j'ai respecté la loi".
"On finirait par croire que la sincérité de mes comptes est en cause", déplore-t-il, invitant ses lecteurs à "éplucher chaque parution sur le sujet conformément à notre stratégie pour faire sanctionner la diffamation".
La Commission nationale des comptes de campagne plafonnait en 2017 à 16,851 millions d'euros les dépenses de campagne des candidats en lice au premier tour et à 8 millions d'euros le remboursement de ces frais pour ceux ayant dépassé 5% des suffrages sans toutefois se qualifier.
En 2012, la CNCCFP avait privé Nicolas Sarkozy de plus de 10 millions d'euros de remboursement pour un dépassement initialement estimé à 363.615 euros. Le chiffre avait ensuite été révisé à la hausse de plusieurs dizaines de millions, selon les données de l'enquête dite "Bygmalion" sur le financement illégal de sa campagne.
Jean-Luc Mélenchon commente en outre l'annonce par Emmanuel Macron d'un projet de loi pour endiguer la propagation de fausses informations, ou "fake news", qui rejoint par certains aspects le constat de la France insoumise.
"Emmanuel Macron a raison : il y a un problème pour la démocratie avec la sphère médiatique", déclare Jean-Luc Mélenchon, tout en jugeant le projet de La France insoumise d'un conseil de déontologie "préférable" aux propositions d'Emmanuel Macron, marquées selon lui par une approche "uniquement répressive et de censure".
(Julie Carriat, édité par Yves Clarisse)