PARIS (Reuters) - Nathalie Kosciusko-Morizet, qui a multiplié les critiques contre la stratégie défendue par Nicolas Sarkozy entre les deux tours des élections régionales, quitte officiellement la direction des Républicains, a annoncé mardi le parti de l'ex-chef de l'Etat.
"NKM", qui occupait le poste de vice-présidente déléguée du parti, est remplacée à cette fonction par Laurent Wauquiez, a indiqué la formation dans un communiqué.
Eric Woerth est par ailleurs nommé secrétaire général chargé du projet et Isabelle Le Callennec vice-présidente.
"Nicolas Sarkozy a proposé de nommer Nathalie Kosciusko-Morizet, qui l'a accepté, membre du bureau politique et de la commission nationale d'investiture", ajoute le parti. "D'autres nominations interviendront au début de l'année prochaine."
Le départ de "NKM" était pressenti depuis l'annonce lundi par Nicolas Sarkozy d'un remaniement de la direction du parti en janvier, avant la primaire de la droite et du centre en novembre 2016 en vue de l'élection présidentielle de 2017.
Nathalie Kosciusko-Morizet a critiqué ouvertement ces dernières semaines la stratégie de l'ex-chef de l'Etat du "ni fusion ni retrait" de listes pour faire barrage au Front national lors des élections, ce qu'a fait le Parti socialiste avec succès dans le Nord, le Grand Est et le Sud-Est.
Sur France Info mardi matin, avant l'annonce de son départ, elle avait déploré "qu'on ne puisse pas faire connaître dans cette direction une diversité d'opinions".
CANDIDATURE A LA PRIMAIRE
Elle s'était également dite confortée dans l'idée d'une éventuelle candidature à la primaire de la droite et du centre.
Aller à la primaire "est naturellement une question qui se pose", a-t-elle dit. "Les événements des élections régionales m'ont encore un peu rapprochée de cette hypothèse".
"J'y réfléchis, j'y travaille, et c'est vrai que les évènements des derniers jours m'ont confortée dans l'idée qu'il y avait des Français, des voix, qui avaient besoin d'être entendues, d'être représentées", a-t-elle ajouté, sans pour autant officialiser sa candidature.
La primaire de la droite et du centre est prévue les 20 et 27 novembre 2016.
Concernant les rumeurs de sa prochaine éviction de la direction, elle avait déploré avoir "reçu le verdict avant le procès".
"Je trouve paradoxal qu'au moment où on commence à ouvrir un débat que le premier geste ce soit en quelque sorte d'écarter ceux qui ne sont pas d'accord, alors c'est quoi la suite? (...) Alain Juppé, Jean-Pierre Raffarin, Benoist Apparu, on va les écarter?", s'est-elle interrogée.
Se plaçant dans le camp des "visionnaires" face aux "réactionnaires", elle a assuré qu'elle se "battrait à l'intérieur de (sa) famille politique pour partager" sa ligne.
L'ancien Premier ministre et rival le plus sérieux de Nicolas Sarkozy en vue de la primaire, Alain Juppé, a estimé lundi que l'exclusion "n'était jamais une bonne réponse".
(Marine Pennetier, édité par Yves Clarisse)