PARIS (Reuters) - Le gouverneur de la Banque de France a proposé jeudi d'abaisser d'un quart de point, à 0,75%, le taux du Livret A et du Livret de développement durable (LDD) à compter du 1er février pour tenir compte de la faiblesse de l'inflation, tombée à son plus bas niveau depuis l'automne 2009.
"Avec 0,75%, j'incorpore un coup de pouce très important, il aurait dû baisser à 0,25%, j'aurais pu proposer 0,50%", a dit Christian Noyer sur Europe 1, expliquant avoir voulu tenir compte de "la psychologie des épargnants".
"Rester à 1% serait totalement irresponsable", a-t-il ajouté, car "nous avons absolument besoin de dynamiser la croissance et l'emploi (...) Et pour faire ça, il faut baisser le coût de financement de l'économie".
La recommandation de Christian Noyer doit encore être entérinée par le ministre des Finances Michel Sapin, qui, tout comme son prédécesseur Pierre Moscovici, n'a pas toujours suivi dans le passé ces propositions de baisse de la rémunération du produit d'épargne le plus populaire en France.
L'inflation hors tabac en France est tombée à +0,1% sur les douze mois à fin décembre.
La formule indicative utilisée pour le calcul de la rémunération du Livret A, qui prend en compte les taux du marché monétaire et cet indice des prix hors tabac, conduit théoriquement à abaisser son taux de 0,75 point, à 0,25%.
Le taux de rémunération a été baissé d'un quart de point au 1er août dernier, à 1,0%, son plus bas niveau historique.
Christian Noyer a une fois de plus estimé que les rendements des fonds en euros d'assurance-vie devaient baisser car l'écart est trop important avec le rendement des obligations souveraines qui a nettement reculé.
Aux assureurs, "je leur dis 'n'attendez pas et alignez-vous le plus vite possible sur ce qu'est le rendement de ce que vous investissez", a-t-il dit.
(Jean-Baptiste Vey, avec Yann Le Guernigou, édité par Dominique Rodriguez)