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La Grèce, la Russie et l'Iran au menu du très discret groupe Bilderberg

Publié le 11/06/2015 15:18
Mis à jour le 11/06/2015 16:31
Un homme discute avec un policier à un point de contrôle sur la route menant à l'hôtel où se réunit le groupe Bilderberg, en Autriche, le 11 juin 2015 (Photo CHRISTIAN BRUNA. AFP)
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Un homme discute avec un policier à un point de contrôle sur la route menant à l'hôtel où se réunit le groupe Bilderberg, en Autriche, le 11 juin 2015 (Photo CHRISTIAN BRUNA. AFP)

La Grèce, la Russie et l'Iran notamment sont au menu à partir de jeudi du groupe Bilderberg qui réunit très discrètement chaque année un aréopage international de dirigeants politiques et de grands patrons.

Quelque 140 participants sont attendus dans un hôtel de luxe isolé dans la montagne près de Telfs (Tyrol, ouest de l'Autriche), protégés par un dispositif de sécurité maximale.

Leurs discussions à huis clos ne feront l'objet d'aucun compte-rendu, une règle qui nourrit depuis longtemps les théories conspirationnistes.

Le premier ministre belge Charles Michel, son homologue néerlandais Mark Rutte, le président de l'Eurogroupe Jeroen Dijsselbloem, le président autrichien Heinz Fischer, la ministre allemande de la Défense Ursula Von der Leyen et le secrétaire général de l'Otan Jens Stoltenberg, notamment, s'apprêtent à côtoyer les PDG Eric Schmidt (Google (NASDAQ:GOOGL)), Thomas Enders (Airbus (PARIS:AIR)), John Elkann (Fiat Chrysler) et Michel O'Leary (Ryanair).

Parmi les Français invités figurent entre autres Laurence Boone, la conseillère économique du président français François Hollande, le patron de Michelin (PARIS:MICP) Jean-Dominique Sénard, le maire de Bordeaux et futur candidat aux primaires de la droite Alain Juppé, le directeur de l'Institut Montaigne Laurent Bigorgne, ou l'universitaire spécialiste du monde arabe Gilles Kepel.

Plusieurs "anciens" sont également autour de la table, tels l'ex-président de la Commission européenne José Manuel Barroso, le légendaire diplomate américain Henry Kissinger, l'ex-patron de la CIA David Petraeus ou l'ancien chef de la Banque mondiale Robert Zoellick.

Tous doivent débattre jusqu'à dimanche de thèmes qui tournent largement autour de la sécurité, du terrorisme, des technologies de l'information et des grands dossiers géopolitiques en cours.

La Grèce, l'Iran, la Russie, le Proche-Orient, l'Otan, la "stratégie européenne", les Etats-Unis et le Royaume-Uni figurent ainsi au menu annoncé sur le site bilderbergmeetings.org, l'unique source officielle par laquelle le groupe communique.

Le climat, l'un des principaux thèmes du sommet du G7 qui vient de s'achever dans la Bavière voisine, est en revanche absent des débats.

Objet de nombreux fantasmes, le groupe Bilderberg est dépeint par ses détracteurs comme une sorte de directoire occulte du monde, où des décisions cruciales seraient prises sans contrôle ni légitimité démocratiques.

D'autres critiques reprochent à ce cénacle de défendre une orientation ultra-libérale de la mondialisation.

Le groupe lui-même, réuni pour la première fois en 1954 dans un hôtel néerlandais (le "Bilderberg") à l'instigation du prince Bernhard des Pays-Bas, proclame l'objectif de "favoriser le dialogue entre l'Europe et l'Amérique du Nord".

"Le caractère privé de la conférence permet aux participants de ne pas être liés par les conventions de leurs fonctions, ni pas des positions sur lesquelles on se serait entendu à l'avance", plaide le groupe sur son site. En d'autres termes, le secret des débats profiterait à la liberté et la sincérité des échanges.

Ceux-ci seront protégés par pas moins de 2.100 policiers autrichiens et 300 collègues allemands mobilisés au-delà de la frontière proche. L'Autriche a bloqué jusqu'à dimanche la route de 25 kilomètres menant à l'hôtel, et est allée jusqu'à interdire tout survol dans un rayon de 50 kilomètres.

Les anti-Bilderberg promettent toutefois de réunir 2.000 à 3.000 manifestants samedi à Telfs.

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