Des propriétaires de voitures du groupe Fiat-Chrysler Automobiles (FCA) vont déposer une plainte en France contre le constructeur, soupçonné d'avoir, comme Volkswagen (DE:VOWG_p), dissimulé dans ses véhicules un logiciel faussant les émissions polluantes de ses moteurs diesel, a-t-on appris lundi auprès de leur avocat.
Les plaintes pour pratique commerciale trompeuse, publicité mensongère, escroquerie et mise en danger de la vie d'autrui "sont les premières à être déposées en France" contre le groupe italo-américain, a souligné Me Frederik-Karel Canoy, qui dit agir "d'ores et déjà au nom de 300 propriétaires".
L'agence environnementale américaine accuse Fiat-Chrysler, troisième constructeur outre-atlantique, d'avoir équipé avec ce dispositif plus de 100.000 véhicules diesel aux Etats-Unis, ce que le constructeur dément. Il aurait été installé sur des Jeep Grand Cherokee et des pick-up Dodge Ram 1 500, fabriqués entre 2014 et 2016.
"Il est très probable que de nombreux véhicules comportant de tels logiciels aient été commercialisés en France", d'après la plainte, dont l'AFP a eu connaissance.
Pour Me Frederik-Karel Canoy, "tout comme Volkswagen, il y a eu tromperie sur la marchandise et FCA a exposé directement les populations aux effets très nocifs du NOx (oxydes d'azote) sur le système respiratoire humain et animal".
Ces plaintes pourraient déclencher l'ouverture d'une nouvelle enquête liée au scandale du "dieselgate". Le parquet de Paris a déjà ouvert deux informations judiciaires, confiées à des juges d'instruction, une en février 2016 concernant l'Allemand Volkswagen et une autre le 12 janvier sur le Français Renault (PA:RENA).
Le "dieselgate" a éclaté en septembre 2015, lorsque Volkswagen a reconnu avoir équipé 11 millions de ses véhicules diesel à travers le monde d'un logiciel destiné à tromper les contrôles anti-pollution. Le constructeur a plaidé coupable la semaine dernière aux Etats-Unis, où il a accepté de verser au total près de 22 milliards de dollars d'indemnités.