PARIS (Reuters) - Le nombre de demandeurs d'emploi de catégorie A (sans aucune activité) a reculé de 0,5% en janvier en France, cette baisse touchant toutes les catégories à l'exception des seniors, selon les chiffres publiés mercredi par le ministère du Travail.
Mais en ajoutant les catégories B et C (personnes ayant exercé une activité réduite), le nombre d'inscrits à Pôle emploi a augmenté de 0,3% sur le mois pour atteindre un nouveau record.
Le ministère a fait état de 3.481.600 chômeurs de catégorie A, soit 19.100 de moins qu'à fin décembre, cette baisse étant la première depuis août dernier.
Dans le même temps, 16.100 chômeurs de plus ont été recensés dans les catégories A, B et C, pour un total de 5.232.100 personnes en métropole, et 5.530.600 en incluant les départements d'Outre-mer.
Sur un an, la catégorie A affiche une hausse de 4,8% et les catégories A, B et C de 6,2%.
Le Premier ministre, Manuel Valls, a appelé à la prudence.
"Il est aujourd'hui trop tôt pour savoir si les chiffres de janvier traduisent ou non un changement de tendance", a-t-il dit après une rencontre avec les syndicats et les organisations patronales, y trouvant toutefois un "encouragement" à réformer.
Le chef du gouvernement a annoncé qu'un projet de loi sur la modernisation du dialogue social serait présenté au conseil des ministres fin mars, début avril pour adoption définitive cet été afin de doper l'emploi.
DÉBUT INCERTAIN D'UNE TENDANCE BAISSIÈRE
Même réserve pour le ministre du Travail, François Rebsamen, qui juge qu'"il faut rester prudent et observer dans la durée les évolutions mensuelles".
"La lutte contre le chômage ne faiblira pas et sera poursuivie avec détermination", ajoute-t-il dans un communiqué.
Pour Dominique Barbet, économiste chez BNP Paribas CIB, la baisse du nombre de chômeurs en catégorie A "a peu de chance d'être le début d'une nouvelle tendance (..), nous prévoyons un rebond en février".
Le président du Medef, Pierre Gattaz, a salué des chiffres "qui vont dans le bon sens". "Ceci étant dit, cela ne nous exonère pas du tout de faire des réformes structurelles profondes pour le pays car un mois ce n'est pas suffisant pour dire 'ca y est, c'est réussi'", a-t-il ajouté.
Le secrétaire général de la CGT, Philippe Martinez, a quant à lui estimé qu'"on ne peut se satisfaire de telles faibles baisses, il y a besoin d'une vraie politique d'emplois".
Par tranche d'âge, la plus forte baisse dans la catégorie A a été enregistrée en janvier chez les moins de 25 ans (-1,4%) devant les 25-49 ans (-0,6%). Mais le nombre de seniors a continué d'augmenter (+0,1%), sa progression sur 12 mois atteignant 9,6%.
La hausse du nombre de chômeurs inscrits depuis plus d'un an à Pôle emploi, qualifiés de chômeurs de longue durée, s'est poursuivie avec une croissance de 0,7% en janvier et de 9,3% sur douze mois.
Leur part dans le nombre total de demandeurs d'emplois atteint 43,3% (+0,1 point en un mois, +1,2 point sur 12 mois) alors que l'ancienneté moyenne des inscriptions est passée à 542 jours, trois de plus qu'en décembre.
Les entrées à Pôle emploi ont diminué de 1,9% en janvier, même si les premières entrées ont augmenté de 7,4%, pour les catégories A, B et C et les sorties ont augmenté de 1,6%.
Les offres d'emploi collectées par Pôle emploi ont progressé de 7,6% sur le mois.
(Yann Le Guernigou, Emmanuel Jarry, Julien Ponthus et Jean-Baptiste Vey, édité par Yves Clarisse)