OTTAWA (Reuters) - La Banque du Canada a de nouveau relevé ses taux d'intérêt mercredi et précisé que ses futures décisions sur les taux seraient guidées par les données économiques, l'évolution des marchés financiers et la sensibilité des ménages au niveau plus élevé des taux d'intérêt.
Le taux cible du financement à un jour de la banque centrale, déjà relevé d'un quart de point le 12 juillet, l'a été une nouvelle fois pour être porté à 1%.
La Banque du Canada a justifié ce resserrement par la croissance plus forte que prévu du deuxième trimestre, "qui étaye le point de vue de la Banque selon lequel la croissance au Canada devient plus généralisée et plus autonome", lit-on dans son communiqué de politique monétaire.
"Les dépenses de consommation demeurent robustes, étant soutenues par la vive expansion continue de l'emploi et du revenu. En outre, les investissements des entreprises et les exportations ont affiché une vigueur plus généralisée", explique-t-elle tout en faisant état d'une modération de l'activité dans le secteur du logement.
Elle ajoute que "le niveau du PIB est maintenant plus élevé qu'elle ne l'avait anticipé".
"Les décisions futures au chapitre de la politique monétaire ne sont pas prédéterminées et seront guidées par les nouvelles données économiques et l’évolution des marchés financiers, dans la mesure où celles-ci influent sur l’établissement des perspectives de la Banque en matière d’inflation", indique-t-elle.
La banque centrale ajoute qu'elle "accordera une attention particulière à l’évolution du potentiel de l’économie et aux conditions sur le marché du travail. De plus, compte tenu de l’endettement élevé des ménages, elle suivra de près la sensibilité de l’économie aux taux d’intérêt plus élevés."
Même si l'inflation reste en-deçà de son objectif de 2%, la Banque du Canada dit avoir observé une "légère hausse" de l'indice des prix à la consommation en juillet ainsi que d'autres mesures de l'inflation, "ce qui cadre avec le fait que l’incidence négative des chocs de prix temporaires se dissipe et que les capacités excédentaires se résorbent dans l’économie."
Elle note aussi la récente appréciation du dollar canadien, reflétant les incertitudes politiques aux Etats-Unis et la "vigueur relative" de l’économie canadienne.
La devise canadienne a atteint un plus haut de juin 2015, en hausse de plus de 1%, face au dollar US après la publication du communiqué.
Après la hausse de taux de juillet, qui était la première depuis près de sept ans, la plupart des économistes pensaient que la banque centrale attendrait le mois d'octobre pour durcir encore sa politique monétaire mais une minorité importante n'excluait pas un geste dès ce mercredi.
(Andrea Hopkins et Leah Schnurr, Véronique Tison pour le service français, édité par Marc Angrand)