Avec des ventes mondiales en recul de 4,9%, 2013 aura été une nouvelle mauvaise année pour PSA Peugeot Citroën qui devrait voir entrer bientôt dans son capital l'Etat français et son partenaire chinois Dongfeng pour l'aider à remonter la pente.
Le groupe automobile français a confimé mardi "la poursuite des négociations concernant un renforcement de son partenariat industriel et commercial avec Dongfeng", ainsi qu'"un projet d'augmentation de capital d'un montant de l'ordre de trois milliards d'euros", auquel participeraient le groupe chinois et l'Etat.
PSA, qui "étudie d'autres scénarios alternatifs d'augmentation de capital", souhaite que "ces négociations puissent faire l'objet d'une annonce à l'occasion de la publication de ses comptes annuels le 19 février 2014".
"La société tient à préciser qu'aucune assurance ne peut être donnée quant à l'aboutissement de ce projet", précise le communiqué.
Le premier constructeur automobile français a vendu l'an dernier 2,8 millions de voitures et de véhicules utilitaires légers, selon un communiqué publié lundi par l'entreprise.
C'est la troisième année consécutive de baisse pour le groupe, qui avait subi en 2012 une perte record de cinq milliards d'euros.
La tendance s'est toutefois inversée au quatrième trimestre "avec une hausse de 4% des ventes de véhicules montés" (c'est-à-dire hors vente de voitures en "kit"), souligne-t-il.
PSA s'en est bien tiré en Chine où ses ventes ont crû plus vite que le marché, avec un bond de 26% à 557.000 véhicules écoulés. La Chine, aujourd'hui deuxième marché de PSA derrière la France, pourrait prendre la première place dès cette année pour Peugeot, a fait savoir le directeur général de la marque, Maxime Picat, au cours d'une conférence de presse.
PSA possède déjà quatre usines en Chine, une avec le constructeur Changan et trois autres avec Dongfeng. Ce partenariat devrait encore se renforcer avec l'entrée prochaine de ce dernier dans son capital.
Selon le quotidien Les Echos, Dongfeng et l'Etat français prendront chacun une participation de l'ordre de 14%. La famille Peugeot, qui détient actuellement 25,4%, apporterait une centaine de millions d'euros pour elle aussi être à 14%.
Lundi l'action PSA a chuté de 11,11% à 10,21 euros.
Mauvais résultats en Europe
En Amérique latine, le constructeur a vendu 7% de véhicules en plus, soit 303.000 unités. Ses ventes ont progressé de près de 12% dans le reste du monde, atteignant 267.000 véhicules.
La proportion de ses ventes réalisée hors d'Europe a grimpé de 38% en 2012 à 42% en 2013 et PSA se dit en conformité "avec son objectif de réaliser 50% de ses ventes hors d'Europe en 2015", ajoute le communiqué.
Le groupe a en revanche beaucoup souffert en Europe, avec un repli de 7,3%, soit 1,63 million de véhicules écoulés, sur un marché en baisse de 1,6% seulement. Par conséquent, sa part de marché a baissé de 12,7% à 11,94%, alors qu'il espérait remonter à 13%.
Il explique cette contre-performance par le fait qu'il "privilégie les canaux de distribution les plus rentables", ce qui l'a amené par exemple à réduire ses ventes aux loueurs de courte durée.
Faute d'une offre adaptée, le constructeur a aussi vu ses ventes s'effondrer de 22% en Russie, contre un repli de 5,5% pour l'ensemble du marché.
Il espère pourtant "renforcer sa présence sur le marché russe en 2014" grâce aux lancements récents des Peugeot 301 et 208 et Citroën C-Elysée.
Le groupe a par ailleurs cessé ses activités depuis presque deux ans en Iran, qui représentait un débouché important pour lui et où il envoyait des voitures "en kit", assemblées sur place par son partenaire local. Dès que cette conséquence des sanctions contre Téhéran aura disparu, "nous serons prêts à pouvoir recommencer avec nos partenaires du développement automobile", a assuré M. Picat.