PARIS (Reuters) - Manuel Valls a dit lundi sa détermination à poursuivre l'action du gouvernement quel que soit le résultat des élections départementales qui pourraient voir une poussée du Front national, un parti qu'il juge ni patriote, ni républicain.
A six jours du premier tour, le chef du gouvernement a déclaré sur Canal+ être au combat pour "mobiliser les électeurs et mobiliser les républicains."
"Je suis en campagne, j'ai une conviction profonde", a dit le Premier ministre avant de se rendre à Evry, ville de l'Essonne dont il a été le maire de 2001 à 2012 pour soutenir le frondeur socialiste Jérôme Guedj, candidat à sa propre succession à la tête du département.
Ce même soir, le président de l'UMP Nicolas Sarkozy tient meeting dans la ville voisine de Palaiseau pour appuyer la candidature de l'ancien secrétaire d'Etat Georges Tron.
Sur Canal+, ce n'est pas l'UMP mais le Front national que Manuel Valls a une nouvelle fois pris pour cible, affirmant refuser que la France soit "représentée par un parti qui n'est pas républicain, qui n'est pas patriote, qui n'aime pas la France et qui est contraire à son Histoire."
En réponse à la présidente du FN Marine Le Pen, qui a demandé son départ en cas de défaite du Parti socialiste les 22 et 29 mars, Manuel Valls a affirmé qu'il resterait à Matignon.
"Je continuerai mon action comme chef du gouvernement parce que ce ne sont pas des élections législatives, et je continuerai, nous continuerons ce combat essentiel pour la France contre ceux qui tournent le dos à nos valeurs", a-t-il dit.
Dans un entretien paru lundi dans Ouest France, l'ancien Premier ministre Jean-Marc Ayrault se démarque de Manuel Valls sur la question du FN, que Manuel Valls prend systématiquement pour cible depuis le début de la campagne, qui l'a vu tenir meeting dans une dizaine de villes.
"Ce qui doit être au centre de cette élection, ce n'est pas le Front national, c'est le choix de majorités départementales", estime l'ancien chef du gouvernement.
Jean-Marc Ayrault préconise "la pédagogie" afin de "démonter point par point les propositions de l'UMP et du FN" et d'"écouter les messages qui nous sont adressés".
Selon un sondage Ifop pour Europe 1 et Le Figaro diffusé dimanche, le FN arrive en tête des intentions de vote avec 30% des voix, devant l'UMP-UDI (29%) et le PS (19%).
(Elizabeth Pineau, édité par Marine Pennetier)