Le constructeur automobile General Motors (NYSE:GM) a échoué à dépasser les attentes au premier trimestre, ralenti par son départ de Russie et des charges liées à son programme d'indemnisation de victimes de rappels tardifs de voitures.
Si le bénéfice net a certes été multiplié par huit à 945 millions de dollars, il reste néanmoins inférieur aux anticipations des marchés quand il est ramené par action, indicateur privilégié par les marchés nord-américains.
Le bénéfice par action ajusté des éléments exceptionnels est de 86 cents contre 97 cents escomptés par les analystes.
Du coup, l'action chutait lourdement à Wall Street, abandonnant 3,47% à 35,87 dollars vers 18h30 GMT.
"Nous sommes en bonne voie pour atteindre nos engagements pour 2015 et 2016", a toutefois souligné la directrice générale du groupe Mary Barra lors d'une conférence téléphonique.
- Pertes en Europe et en Amérique du sud -
GM explique cette contre-performance par une charge de 400 millions liée à son intention de se retirer du marché russe, où ses ventes se sont effondrées.
La décision va se traduire par la fermeture de son usine de Saint-Petersbourg (ouest), qui compte un millier de salariés, "d'ici la mi-2015", de même que la fin d'un partenariat avec le russe GAZ pour la fabrication de Chevrolet.
"GM a présenté des bons résultats pour le 1er trimestre qui sont toutefois légèrement en-dessous de ce que nous attendions et du consensus", a estimé Ryan Brinkman de JPMorgan dans une note.
"Cela provient notamment de difficultés en Russie; nous nous attendions à ce que cela soit inscrit dans les comptes comme opérations interrompues mais cela n'a pas été le cas, et aussi d'un taux d'imposition plus fort", a-t-il souligné.
Le premier constructeur automobile américain a aussi inscrit une charge de 100 millions de dollars dans ses comptes trimestriels pour couvrir les coûts de son programme d'indemnisation des victimes des rappels de véhicules tardifs équipés par un commutateur d'allumage défectueux. Ce problème est lié à 87 morts.
Le chiffre d'affaires trimestriel a lui reculé de 4,53% à 35,71 milliards de dollars, contre 37,61 milliards escomptés. Il a pâti d'une chute des volumes de ventes en Russie et en Amérique du Sud, principalement au Brésil.
GM, qui a vendu 2,4 millions de véhicules au premier trimestre grâce à la Chine et aux Etats-Unis, continue ainsi de perdre de l'argent en Europe (-239 millions de dollars) et en Amérique latine (-214 millions), deux régions où ses pertes se sont même creusées comparé à il y a un an.
Pour se relancer en Amérique du sud, le groupe automobile prévoit notamment des suppressions d'emplois au Brésil, pays où la situation s'est détériorée de façon plus importante que ce qui était anticipé, a indiqué à des journalistes le directeur financier Chuck Stevens.
Le groupe entend aussi aligner ses capacités de production, ce qui devrait se traduire par des périodes répétées de chômage technique pour faire face à l'effondrement des ventes.
"Ces actions agressives devraient nous permettre d'économiser environ 200 millions de dollars par an", a-t-il calculé.
Le géant de Detroit (nord-est) peut toujours compter sur l'Amérique du Nord (Etats-Unis, Canada et Mexique) où l'appétit des ménages pour les SUV (4X4 de ville) et les pick-ups (camionnettes à plateau) lui ont permis de multiplier par près de quatre son bénéfice d'exploitation à 2,2 milliards de dollars.
Toutefois, GM doit encore résoudre le casse-tête qu'est l'appréciation du dollar, qui grève ses revenus réalisés hors de ses frontières.
Mary Barra a également écarté toute éventuelle fusion avec le groupe FCA (Fiat-Chrysler). Interrogée à ce propos, elle a répondu: "Nous avons déjà été clairs: nous avons présenté un plan (stratégique) qui devrait nous conduire jusqu'au début de la prochaine décennie".
"Nous avons un plan bien articulé. Nous sommes à mi-parcours de son exécution et ne nous laisserons pas distraire par quoi que ce soit qui nous en écarterait", a encore déclaré la seule femme à la tête d'un grand groupe automobile.
Le PDG de FCA, Sergio Marchionne, estime que le secteur automobile doit se consolider pour faire face à une hausse des coûts de production et booster les cours de Bourse des constructeurs.