La Bourse de Paris a effacé cette semaine tous les gains accumulés lors du rebond de début d'année, alors que le secteur des banques suscite de nouvelles craintes.
Le CAC 40 a terminé vendredi à 3.820,78 points, soit une baisse de 3,38% sur la semaine.
Alors que la saison des publications de résultats d'entreprises bat son plein, la place parisienne a évolué surtout en fonction d'informations venues de Chine et des Etats-Unis.
Après un bon début de semaine, Paris a décroché mercredi à la suite de l'annonce de la Chine sur la limitation du crédit bancaire, après la forte hausse de l'an passé.
Le marché craint que le durcissement du crédit ralentisse l'activité dans les secteurs où sont présentes des sociétés européennes ou américaines, à savoir la construction et les biens d'équipement, indique Jean-Louis Mourier, économiste chez le courtier Aurel.
Jeudi, nouveau dérapage après des fuites sur le discours qu'allait prononcer le président américain Barack Obama à propos des banques. A la clôture de jeudi, l'indice vedette de la place parisienne avait effacé la totalité des gains engrangés lors du rebond de fin 2009 et début 2010.
Barack Obama a affirmé qu'il ne voulait "plus jamais voir le contribuable américain être l'otage d'une banque +trop grosse pour faire faillite+". Il a annoncé son intention de limiter la taille des banques et de les empêcher de spéculer sur les marchés pour leur propre compte.
"Après son projet de taxation d'une cinquantaine de banques énoncé le 14 janvier, les marchés boursiers ont pris un nouveau coup de massue qui va sans doute laisser des traces pour les semaines à venir", estiment les analystes de Saxo Banque.
Pour Jean-Louis Mourier, "il n'est pas sûr que la règlementation soit calquée sur ces premières annonces" mais ce que "les marchés ont retenu, c'est la vraie volonté de réforme et le durcissement de la règlementation".
"Il y a aura des changements, sans que l'on sache encore exactement lesquels. Il est donc très difficile à l'heure actuelle de savoir ce que vaut une banque en Bourse", ajoute-t-il.
Outre ces inquiétudes sur le secteur bancaire, qui risquent de peser durablement sur le marché, la Bourse de Paris devrait être animée la semaine prochaine par la réunion de la Réserve fédérale américaine (Fed), mardi et mercredi, et par la première estimation du PIB américain du quatrième trimestre vendredi.
Pour la Fed, les investisseurs n'attendent pas de changement sur les taux d'intérêt, mais regarderont avec attention la formulation. "Va-t-il y avoir encore la phrase sur +les taux extrêmement bas pendant longtemps+?", s'interroge M. Mourier.
Le PIB américain devrait lui être en nette hausse, de 4% en rythme annualisé après 2,2% au troisième trimestre, selon Jérôme Boué, économiste chez Global Equities, "grâce à la bonne tenue de la consommation, de l'investissement et de l'activité industrielle".
La semaine verra la publication de résultats d'entreprises françaises de taille moyenne (Etam, Boiron...). Aux Etats-Unis, la saison bat son plein, mais les résultats n'ont eu cette semaine que peu de répercussions sur les cours, constatent les analystes.
"Plusieurs bonnes surprises n'ont pas été suivies d'effet en Bourse, confortant notre opinion selon laquelle le potentiel de hausse du marché est limité", note Joost van Leenders, stratégiste chez Fortis Investments.