La Malaisie a trouvé un accord pour relancer un projet de liaison ferroviaire soutenu par la Chine après un compromis qui lui évite des pénalités de plus de 5 milliards de dollars payables en cas d'abandon, a expliqué lundi le Premier ministre malaisien Mahathir Mohamad.
La liaison ferroviaire de 640 kilomètres devant relier le Nord de la Malaisie à un port proche de Kuala Lumpur faisait partie des projets chinois des "Nouvelles routes de la soie" qui avaient été gelés par le nouveau gouvernement malaisien élu en mai.
Le gouvernement dirigé par le vétéran de la politique malaisienne Mahathir Mohamad avait émis des doutes sur les contrats conclus par l'administration précédente de Najib Razak, l'ex-Premier ministre impliqué dans le vaste scandale de corruption 1MDB.
Il avait épinglé un manque de transparence des contrats et soupçonnait une appropriation d'une partie des fonds par l'ancien gouvernement.
Mais Kuala Lumpur et Pékin ont finalement conclu un accord la semaine dernière permettant de relancer le projet avec un coût revu à la baisse de 30% par rapport aux prévisions initiales.
La Malaisie "avait le choix entre renégocier ou payer des frais d'annulation d'environ 21,78 milliards de ringgits (5,3 milliards de dollars)", a justifié Mahathir Mohamad lundi.
"Dans ces conditions, nous avons choisi de revenir à la table des négociations et de demander un accord plus équitable, qui ferait des besoins des Malaisiens une priorité".
Le tracé de la ligne ferroviaire a été modifié pour passer par cinq Etats de Malaisie au lieu de quatre et la date de fin de construction a été repoussée de 2024 à 2026.
La principale société chinoise impliquée dans le projet, China Communications Construction Company, devrait aussi participer à l'opération et la maintenance de la ligne, permettant d'alléger la charge financière de la Malaisie.
Le coût du projet a été réduit à 44 milliards de ringgits (10,6 milliards de dollars). Un emprunt auprès d'une banque publique chinoise est maintenu mais son montant sera réduit par rapport au projet initial.
Plusieurs autres pays d'Asie, le Sri Lanka et les Maldives notamment, ont remis en cause récemment des projets financés par la Chine. Ils s'inquiétaient du risque d'une perte de souveraineté sur des maillons clés de leur économie et d'un endettement très élevé envers Pékin.