Les banquiers doivent être "tenus responsables" de leurs actes en cas de malversations et ne doivent pas pouvoir échapper à des sanctions judiciaires en payant des pénalités, a assuré jeudi la patronne du FMI Christine Lagarde.
"Nous avons besoin d'une culture qui tient les individus responsables de leurs agissements, bons comme mauvais", a déclaré la dirigeante lors d'un séminaire organisé par la Réserve fédérale (Fed) de New York, l'autorité de régulation des grands noms de Wall Street.
Selon Mme Lagarde, la responsabilité "civile et pénale" des banquiers doit pouvoir être engagée au niveau individuel afin de les "dissuader" d'adopter des comportements contraires à l'éthique et à la loi et de prendre des risques financiers inconsidérés.
"La responsabilité pénale n'est jamais facile à prouver, mais si des preuves de faute professionnelle existent, la justice ne devrait jamais avoir peur de prononcer des pénalités civiles ou pénales au niveau individuel", a assuré la directrice générale du FMI.
Selon elle, le système actuel qui permet aux banques et à leurs cadres d'échapper à des poursuites en payant des amendes a montré ses limites.
Visées par de retentissants scandales, plusieurs grandes banques (Bank of America, BNP Paribas (PA:BNPP)...) ont ces dernières années conclu des arrangements aux Etats-Unis leur garantissant une forme d'immunité judiciaire en contrepartie d'importantes amendes.
"En réalité, les sanctions prises contre les institutions financières ont fini par être simplement perçues comme un +prix à payer pour faire des affaires+", a déploré Mme Lagarde.
Le changement qu'elle souhaite ne doit pas conduire à "condamner" toute prise de risque financière mais doit permettre de mettre fin au "climat d'irresponsabilité" qui règnerait dans le secteur bancaire.
"Le public a besoin d'être sûr que les agissements qui ont conduit à des faillites dans des institutions et sur les marchés au cours des dernières années ont cessé", a-t-elle ajouté.