Un responsable du Trésor américain a vivement critiqué mercredi devant le Congrès la politique de prêts de la Banque mondiale, dont les Etats-Unis sont le premier actionnaire.
Le sous-secrétaire au Trésor en charge des affaires internationales, David Malpass, a blâmé la Banque mondiale pour "continuer à prêter d'importantes sommes d'argent à des pays qui ont un meilleur revenu par tête d'habitant et un accès au marché des capitaux".
Depuis 2009, affirme le responsable américain, 40% des prêts de la banque mondiale sont allés à des pays qui auraient dû, selon lui, être "reclassés" comme ayant une économie et un accès aux financements sur les marchés suffisants.
Dans un discours devant la sous-commission du commerce et de la politique monétaire de la Chambre des représentants, M. Malpass relève que la Banque mondiale retarde à reclasser ces pays car "elle veut lutter contre la pauvreté dans les pays à revenu moyen (...) et couvrir ses frais en prêtant à des pays plus faciles et moins risqués".
Il juge que les discussions concernant le processus de reclassement des pays sont souvent "pas sérieuses et sans objet" alors que la décision de reclassement revient fréquemment au pays concerné.
"Nous pensons que la Banque mondiale peut faire un meilleur travail à tenir ses engagements envers les pays les plus pauvres tout en sauvegardant un modèle de gestion sain", ajoute-t-il.
M. Malpass, qui récemment avait souhaité que la Chine emprunte moins aux institutions financières internationales, a critiqué cette fois-ci la politique économique de Pékin dont "la libéralisation semble ralentir voire s'inverser".
"Récemment le rôle de l'Etat a augmenté dans l'économie chinoise. Les entreprises d'Etat ne font pas face à des contraintes budgétaires et la politique industrielle chinoise devient de plus en plus problématique pour les entreprises étrangères", a affirmé ce responsable de l'administration Trump alors que le président américain est actuellement en visite à Pékin.
"Ce ne sont pas le genre de réformes vers une économie de marché que la Chine a entrepris par le passé ou dont elle a besoin", a ajouté M. Malpass.
Evoquant la 15e revue des quotes-parts du FMI qui doit être achevée d'ici octobre 2019, le responsable américain estime que "pour l'instant" le FMI a les ressources "amplement" suffisantes pour mener à bien sa mission.
Il invite par ailleurs le Fonds à presser les pays emprunteurs à fournir "des informations exactes et ponctuelles" sur leur endettement alors que le FMI vient de donner six mois au Venezuela pour mieux l'informer sur ses statistiques économiques.