Les salariés de Vélib', dont le marché est en cours de renouvellement, ont annoncé qu'ils allaient commencer à "perturber" vendredi le dispositif de ce système de vélo en partage, afin d'obtenir des garanties pour le maintien de leur emploi.
"S'il y a des réparations à faire, nous ne les ferons pas. Les camions vont traîner pour vider les stations et on éteindra toutes les stations qu'on peut éteindre. On va perturber le système pour que tout le monde voit que Vélib' ne peut pas tourner sans nous", a indiqué à l'AFP Bambo Cissokho, secrétaire du comité d'entreprise de Cyclocity, filiale du groupe JCDecaux (PA:JCDX) actuellement détenteur du marché.
"Nous voulons que le repreneur, quel qu'il soit, s'engage à reprendre les 315 salariés", a-t-il ajouté.
Le mouvement de protestation montera ensuite en puissance à partir de lundi, et des tracts seront distribués sur les vélos pour informer les usagers, a ajouté M. Cissokho.
Le très populaire système Vélib' fait actuellement l'objet d'un nouvel appel d'offres pour un marché qui entrera en vigueur en janvier 2018, pour 15 ans. Deux offres sont en concurrence, celle de JCDecaux pour se succéder à lui-même et celle de la PME de Montpellier Smoove.
Selon le quotidien Le Parisien, la commission d'appel d'offres réunie le 21 mars aurait rendu un premier avis favorable à Smoove.
Une centaine de salariés avaient déjà manifesté mardi devant l'Hôtel de Ville pour exprimer leur inquiétude.
Mardi matin, une délégation d'entre eux ont demandé, en vain, à être reçus à l'Hôtel de Ville de Paris.
Pour des raisons légales, "nous ne pouvons pas les recevoir à ce sujet tant que le processus d'attribution est en cours", a indiqué à l'AFP la mairie de Paris, rappelant par ailleurs que l'attribution du marché relevait du syndicat Vélib' Métropole, qui fédère Paris et les communes de banlieue associées au système.
Christophe Najdovski, adjoint EELV aux transports de la maire PS de Paris Anne Hidalgo, avait indiqué mardi devant le Conseil de Paris que l'exécutif parisien serait "vigilant sur l'avenir du personnel".
Le groupe JCDecaux a par ailleurs démenti jeudi les informations de presse annonçant sa défaite dans l'appel d'offres pour le renouvellement du marché, affirmant également partager "l'inquiétude légitime" de ses salariés.