par Francesco Canepa
FRANCFORT (Reuters) - Les institutions étrangères ont placé des montants record de liquidités auprès de la banque centrale allemande, montrent des données publiées mardi qui laissent penser qu'elles sont à la recherche d'un refuge pour leurs euros dans un contexte de regain des incertitudes sur l'avenir de la monnaie unique européenne.
Le scepticisme croissant à l'égard de la construction européenne et dans une moindre mesure de l'euro avant des élections déterminantes aux Pays-Bas puis en France et les difficultés persistantes du système bancaire italien ont ravivé les craintes d'un éclatement de la zone euro.
Les gouvernements et les banques centrales de pays n'appartenant pas à la zone euro, et même des organisations internationales, semblent de plus en plus partager ces inquiétudes préférant déposer leurs euros à la Bundesbank, considérée comme le meilleur refuge au sein de la zone euro grâce à la solidité des finances publiques et de l'économie allemandes.
Le passif de la Bundesbank vis-à-vis de déposants situés en dehors de la zone euro est passé de 16 milliards d'euros en janvier 2016 à 94 milliards d'euros au 2 février 2017, après avoir atteint un plus haut record à la fin décembre.
Ni la Bundesbank ni la Banque centrale européenne (BCE) n'ont commenté ces chiffres en les rendant publics mais il est probable que la recherche d'un lieu sûr pour stocker les milliards d'euros injecté par la BCE dans le cadre de son programme d'assouplissement quantitatif (QE) a pu jouer un rôle dans cette augmentation du passif de la Buba.
Cette dernière se taille la part du lion dans les avoirs des institutions étrangères, suivie de la Banque de France avec 25,8 milliards d'euros, puis de la banque centrale des Pays-Bas avec environ la moitié de ce montant.
Les chiffres prennent en compte les euros et les titres de dette libellés en euros et utilisés comme collatéral dans les opérations de prêts de titres réalisées par les banques centrales de la zone euro. Dans le cas de la Bundesbank, les montants à ce titre atteignaient quatre milliards d'euros à la fin décembre.
(Marc Joanny pour le service français, édité par Wilfrid Exbrayat)