Malgré la solide croissance et le plein emploi aux Etats-Unis, le taux de pauvreté n'a que très peu baissé sous Donald Trump en 2017, selon le bureau américain des statistiques, le rapporteur de l'ONU pour l'extrême pauvreté jugeant cette situation "honteuse".
Le revenu médian des foyers américain --(une moitié des familles gagnent plus, l'autre moins)-- a toutefois augmenté de 1,8% entre 2016 et 2017, pour atteindre 61.372 dollars.
"Il s'agit de la troisième hausse annuelle consécutive" pour cet indicateur, souligne le bureau des statistiques.
Le républicain Donald Trump s'est réjoui cette semaine de la bonne santé de l'économie américaine, avec une croissance à plus de 4% et un taux de chômage parmi les plus bas historiques, à 3,9%.
Mais le taux de pauvreté n'a que très peu reculé dans la première puissance mondiale en 2017 (-0,4%). Il frappe 12,3% de la population, soit 39,7 millions d'Américains.
"L'administration américaine devrait avoir honte", a réagi Philip Alston, le rapporteur de l'ONU pour l'extrême pauvreté. "Si c'est ça le mieux que l'un des pays les plus riches du monde parvient à faire à une époque de grande prospérité, c'est honteux", a-t-il martelé.
"C'est une tragédie", a déploré le révérend William Barber, co-président de l'organisation Poor People's Campaign, qui dénonce la pauvreté à travers manifestations et débats ouverts à tous. Ce nom rend hommage à une campagne menée il y a cinquante ans par Martin Luther King.
Epinglant une "violence politique contre les pauvres" lors d'une conférence téléphonique, il a appelé à voter lors des élections parlementaires du 6 novembre. "Nous devons changer cela".
En parallèle, le pourcentage d'Américains ne disposant d'aucune assurance maladie est resté le même en 2017, à 8,8%, soit 28,5 millions de personnes, selon le bureau des statistiques. Avant la réforme du système de santé lancée par Barack Obama en 2010, on dénombrait quelque 45 millions d'Américain non-assurés.
Contrairement à sa promesse de campagne, Donald Trump n'est pas parvenu, en 2017, à abroger cette loi dite "Obamacare". Mais les républicains du Congrès tentent depuis, ouvertement, de la torpiller. Ils ont également commencé à couper ou promis d'entraver plusieurs programmes sociaux, comme la distribution de coupons alimentaires.
"Ces coupes vont avoir un impact très significatif, que nous ne verrons que l'an prochain" reflété dans les chiffres sur la pauvreté, a averti Philip Alston, lors de la conférence téléphonique.