La Bourse de Paris a terminé la séance en net recul (-1,51%) vendredi, affectée par une nouvel obstacle vers un règlement rapide du dossier grec et pénalisée par un indicateur américain moins favorable que prévu.
A la clôture, l'indice CAC 40 a perdu 51,57 points pour s'inscrire à 3.373,14 points dans un volume d'échanges de 3,14 milliards d'euros.
Sur les autres places européennes, la Grèce a également pesé sur les marchés: A Londres le Footsie a perdu 0,73% et à Francfort le Dax a cedé 1,41% alors que l'Eurostoxx 50 abandonnait 1,65%.
"Les intervenants privilégient les prises de bénéfices, après la forte appréciation des Bourses depuis le début de l’année", résument les analystes d'IG Markets alors que la situation en Grèce est de plus en plus délicate.
"La Grèce est un prétexte à prendre des bénéfices mais les opérateurs veulent avant tout marquer une pause", fait remarquer Renaud Murail, gestionnaire de portefeuilles chez Barclays Bourse. Par ailleurs, techniquement, le seuil des 3.400 points, sur lequel le marché bute depuis le début de la semaine est difficile à franchir.
Le dossier grec a continué à empoisonner les investisseurs et a fait plonger les valeurs bancaires qui ont perdu entre 4 et 7%.
La zone euro a donné moins d'une semaine à Athènes pour trouver notamment 325 millions d'euros d'économies budgétaires, avant de pouvoir délier les cordons de la bourse et lui accorder une aide cruciale de 130 milliards d'euros.
Le parti d'extrême-droite grec Laos a retiré son soutien au programme d'austérité demandé par les créanciers fragilisant la coalition gouvernementale.
Malgré cette déconvenue, "la Bourse de Paris ne s'en sort par trop mal. L'an dernier, elle aurait plongé sur une telle annonce", fait remarquer M. Murail.
Dans les salles de marché les gestionnaires sont désormais persuadés qu'une solution sera trouvée et ne craignent plus les risques de contagion.
Le marché a été également pénalisé dans l'après-midi par une baisse du moral des ménages américains, pour la première fois en six mois. Le recul s'est révélé plus importante que prévu.
S'est également ajouté une mauvaise surprise sur le déficit commercial des Etats-Unis qui s'est creusé en décembre, avec des importations atteignant leur plus haut niveau depuis juillet 2008.
"Ce chiffre ne devrait pas remettre en cause la croissance du PIB sur le 4e trimestre mais met en exergue la détérioration des exportations américaines", soulignent les analystes de Capital Economics.
Au lendemain d'une forte progression, le secteur bancaire était victime des incertitudes sur la Grèce. Société Générale a perdu 7,48% à 23,25 euros, Crédit Agricole (-4,84% à 5,32 euros) et BNP Paribas (-4,09% à 35,05 euros).
Derichebourg s'est distinguée à la baisse, terminant sur un plongeon de 13% à 2,60 euros, alors que le groupe présent dans les services aux entreprises, la collecte des déchets et le recyclage a vu ses ventes reculer au-delà des attentes.
Air France a abandonné 4,02% à 4,87 euros. Le groupe s'oriente vers un nouveau conflit social, sa direction ayant affiché sa détermination à lancer le chantier de la renégociation de ses accords collectifs pour améliorer la productivité, malgré l'opposition du comité central d'entreprise.
Malgré ses bénéfices quasi-record de 12 milliards d'euros sur 2011, Total a perdu 1,37% à 40,58 euros, les opérateurs estimant que ces résultats sont moins bons que ceux des autres grands groupes pétroliers.
Du côté des hausses, on note la performance de Alcatel-Lucent qui s'est envolé de 12,13% à 1,68 euros, après avoir annoncé un bénéfice net de plus d'un milliard d'euros en 2011, une première depuis sa création en 2006.
Bonne performance pour Rexel qui a gagné 1,44% à 15,47 euros aprs avoir affiché sa confiance dans l'avenir.