PSA Peugeot Citroën commence à tirer les fruits de sa restructuration, qui lui a permis de diviser sa perte nette par deux au premier semestre et qui devrait l'amener à réduire plus vite sa consommation de liquidités.
Le numéro un automobile français a perdu 426 millions, contre une perte nette de 818 millions l'an dernier. Sa perte opérationnelle courante s'est légèrement creusée à 65 millions et son chiffre d'affaires a reculé de 3,8% à 27,7 milliards.
Le flux de trésorerie opérationnel hors exceptionnels est repassé dans le vert, à 203 millions.
PSA espère à présent endiguer plus vite que prévu sa consommation de liquidités, qui avait atteint 3 milliards d'euros en 2012. Alors qu'il comptait jusqu'alors diviser ce chiffre par deux cette année, avec un retour à l'équilibre de sa trésorerie opérationnelle fin 2014, il est question à présent de la réduire "au moins par deux", a fait savoir son directeur financier Jean-Baptiste de Chatillon. "Nous sommes complètement sur la trajectoire pour 2014", a-t-il ajouté.
"Le groupe fait preuve d'une belle résistance", s'est félicité son président du directoire, Philippe Varin, lors d'une conférence de presse. Le groupe a réduit la perte opérationnelle courante de sa branche automobile, fragilisée par la baisse des immatriculations en Europe dont il est encore très dépendant. Elle est passée de 657 à 510 millions d'euros grâce au succès des nouveaux modèles lancés par Peugeot et Citroën, qui vendent aussi plus de véhicules à forte valeur ajoutée.
Le constructeur a également réduit ses coûts de recherche et développement et a profité des premières synergies avec son partenaire américain General Motors (GM) en termes de mutualisation des achats pour 60 millions.
Accord de compétitivité en discussion
Ces nouvelles ont été bien accueillies à la Bourse de Paris. Le titre a fini en hausse de 6,67% à 9,60 euros, dans un marché quasi-stable (+0,15%). "Le résultat opérationnel est négatif mais supérieur aux attentes", ont souligné les analystes du courtier Aurel BGC, qui relèvent toutefois que "la branche Auto n'est pas encore tirée d’affaire". Ces résultats font pourtant pâle figure à côté de ceux du numéro un européen, Volkswagen, qui a dégagé un bénéfice net semestriel de 4,79 milliards.
PSA a obtenu mardi soir le feu vert de la Commission européenne pour une garantie d'Etat de 7 milliards d'euros accordée à sa filiale bancaire Banque PSA Finance (BPF), ce qui devrait "soutenir les liquidités de cette filiale et ses notations", selon les analystes de Société Générale.
Accord de compétitivité en discussion
"Nos efforts doivent se poursuivre pour confirmer le rebond industriel et commercial du groupe", a souligné M. Varin. Pour y parvenir, il compte sur de nouveaux modèles, après les succès des lancements récents des Peugeot 208, 3008 ou par exemple des Peugeot 301 et Citroën C Elysée dans les pays émergents.
La Chine reste un autre axe de développement important et devrait continuer à soutenir ses ventes, que le groupe espère voir progresser cette année.
Quant à l'alliance avec GM, conclue en février 2012, "elle est en bonne voie". Le groupe américain a pris 7% du capital du français et ils travaillent au développement de véhicules en commun. Une décision devrait être prise au second semestre concernant leurs lieux de production.
Surtout, le groupe poursuit sa restructuration dans l'Hexagone où un plan prévoit la suppression de plus de 11.200 emplois entre mai 2012 et mai 2014, via notamment la fermeture de l'usine d'Aulnay en région parisienne en 2014. "A fin décembre, nous pensons que 3.500 personnes auront quitté l'entreprise", a indiqué M. Varin.
La prochaine étape consiste en la signature d'un accord de compétitivité, en négociations. Il pourrait comprendre des mesures de modération salariale et de simplification et d'adaptation des RTT, selon une présentation, le but étant de parvenir à faire tourner les usines françaises à plein d'ici trois ans.