Le marché français du médicament a enregistré une hausse de son chiffre d'affaires en 2014, liée à l'introduction de médicaments innovants contre l'hépatite C, mais les ventes globales incluant les exportations sont en repli, indique le Leem dans son bilan économique annuel.
La fédération des industriels du médicament évoque "une croissance en trompe-l'oeil" des ventes en France en soulignant "l'urgence d'une concertation stratégique sur l'avenir du secteur", dans un communiqué publié mercredi.
Le bilan économique annuel "confirme l'aggravation du mouvement de récession qui touche l'industrie du médicament en France", affirme le Leem.
L'industrie pharmaceutique française enregistre "pour la première fois, un marché total (France et export) en récession", relève la fédération. Le chiffre d'affaires global atteint 52,9 milliards d'euros (contre 53,4 milliards en 2013).
Le président du Leem, Patrick Errard, appelle le Comité stratégique des industries de santé (CSIS), qui réunit Etat et industriels, à "inspirer les outils d'une attractivité retrouvée en matière de production, de recherche et d'emploi".
Les ventes sur le marché intérieur sont en croissance de 3,1% à 27,9 milliards d'euros. Cette hausse est due au marché hospitalier qui progresse de 20% en raison du prix des nouveaux traitements contre l'hépatite C vendus à l'hôpital. A périmètre constant, la hausse du marché hospitalier est de 3,7%.
"Ce résultat (...) masque le recul alarmant de l'économie des entreprises du médicament opérant en France", affirme le Leem.
Ainsi les ventes en France de médicaments en ville (20 milliards d'euros) baissent pour la troisième année consécutive, de 2% en 2014, après -2,4% en 2013 et -2,5% en 2012. La France est, avec l'Italie, le seul des grands marchés mondiaux à enregistrer une décroissance en 2014, selon le Leem.
Par ailleurs, le solde de la balance commerciale du médicament reste positif, mais il recule de près d'un tiers, à 6 milliards d'euros en 2014 contre près de 9 milliards l'année précédente. Les exportations (25 milliards d'euros) sont en recul de 5% sur 2013.
Selon le Leem, les politiques de régulation des prix en France "contraignent très lourdement le chiffre d'affaires des médicaments remboursables". La rentabilité est "étouffée par le poids des prélèvements", ajoute le Leem.
La fédération relève aussi la baisse des effectifs du secteur pharmaceutique, pour la sixième année consécutive, et qui retombe pour la première fois depuis dix ans sous la barre des 100.000 personnes (99.453 salariés).
"Nos atouts économiques, industriels et scientifiques sont connus, mais ils doivent aujourd'hui être renforcés pour répondre à la concurrence mondiale", estime Patrick Errard.