PARIS (Reuters) - Jean-Marie Le Pen a refusé mardi de s'expliquer sur un éventuel compte bancaire caché en Suisse, dénonçant une offensive générale "menée par des organes para-policiers".
Selon le site d'information en ligne Mediapart, le président d'honneur du Front national a placé de l'argent en Suisse par le biais d'un trust (société de gestion patrimoniale) géré par Gérald Gérin, l'un de ses proches collaborateurs et trésorier de son association de financement Cotelec.
"Cela fait partie de l'offensive générale qui est lancée contre nous. Je ne suis pas tenu de m'expliquer sur ce que dit n'importe qui, en particulier les organes para-policiers qui sont chargés de semer la perturbation dans la classe politique", a dit Jean-Marie Le Pen sur France Inter. "C'est comme ça qu'ils gagnent leur croûte : ils manient le scandale, le 'on-dit'. Voilà, c'est tout", a-t-il ajouté avant de couper court à la conversation.
Selon Médiapart, le fondateur du FN a déposé 2,2 millions d'euros, dont 1,7 million en lingots et pièces d'or, à la banque HSBC (LONDON:HSBA) puis les a transférés en 2014 à la Compagnie bancaire helvétique (CBH) aux Bahamas.
Marine Le Pen "est très surprise, n'en connaissait rien non plus, et attend, comme nous tous, des explications des éclairages et des explications de Jean-Marie Le Pen", a déclaré lundi Florian Philippot, le vice-président du FN, sur iTELE.
Le Front national fait actuellement face à une double enquête sur son financement.
Les juges Renaud Van Ruymbeke et Aude Buresi ont ainsi mis en examen six personnes, prestataires du FN et responsables du micro-parti de la présidente du FN Marine Le Pen, "Jeanne".
Parallèlement, la Brigade financière épluche le patrimoine de Jean-Marie Le Pen depuis fin 2013 à la suite d'un signalement de l'ex-Commission pour la transparence financière de la vie politique.
(Gérard Bon, édité par Yann Le Guernigou)