L'Unsa SCP-VTC, premier syndicat de chauffeurs de VTC officiellement créé, a demandé lundi au leader des services de réservation par smartphone de voitures, Uber, de clarifier sa position vis-à-vis des chauffeurs, dénonçant un "salariat déguisé" et une "indépendance fictive".
"Uber doit choisir" entre "reprendre sa place d'intermédiaire" ou "devenir transporteur" et dans ce cas "nous salarier", a exposé lors d'un premier point presse Sayah Baaroun, secrétaire général du tout nouveau syndicat de chauffeurs de véhicule de tourisme avec chauffeur (VTC).
Le service, qui depuis 2009 a révolutionné le transport de personnes avec son application pour téléphone mobile, est de plus en plus décrié par une partie des chauffeurs inscrits.
Uber "on y a cru", reconnaît M. Baaroun. Au départ, les prix étaient "assez hauts" et "il nous garantissait même un chiffre d'affaires". Mais depuis plusieurs mois, les différentes applications "se font la guerre des prix" sans que les chauffeurs, en majorité autoentrepreneurs, n'aient leur mot à dire, a-t-il souligné.
"Uber prétend que nous sommes partenaires mais dans les faits, il est le patron, c'est du salariat déguisé, l'indépendance est fictive, ils profitent du flou juridique et de la léthargie du gouvernement", estime le responsable de ce syndicat autonome affilié à l'Unsa.
Et de détailler: "Uber nous impose les prix, facture en notre nom, nous guide vers des partenaires assureurs, loueurs de véhicules" et en cas de reproche d'un client ou de courses déclinées, ils sont "convoqués", voire "déconnectés" de manière provisoire ou définitive, assure-t-il.
Le syndicat revendique également une "tarification minimale", "au-dessus des taxis" pour les petits services apportés "en plus".
Il promet également d'engager dans les mois à venir des actions communes de chauffeurs aux Prud'hommes "pour faire reconnaître un lien de subordination", a précisé Mohamed Djijelli, son secrétaire adjoint.
Avant ce "syndicat de travailleurs", deux associations se sont précédemment créées: VTC de France qui a lancé sa propre application VTC Cab, et Capa-VTC, qui revendique de "rester des indépendants".
Farid Aïeche, "précurseur" du mouvement de rébellion des chauffeurs ayant à plusieurs reprises manifesté ou cessé le travail ces derniers mois, n'a lui pas encore déposé les statuts de son "syndicat des exploitants du transport des personnes". Cela sera fait d'ici "plusieurs semaines", a-t-il assuré lundi à l'AFP.