Par Geoffrey Smith
Investing.com -- L'action des banques centrales passe des États-Unis à l'Europe, alors que le variant Omicron de Covid-19 commence à montrer son effet sur les données économiques. Les demandes d'allocations chômage, les mises en chantier et deux enquêtes régionales de la Fed sur les entreprises sont attendues. Les actions devraient étendre leurs gains post-Fed alors que les rendements obligataires continuent de baisser et que les prix du pétrole sont stimulés par une baisse des stocks de brut américains. Voici ce qu'il faut savoir sur les marchés financiers ce jeudi 16 décembre.
1. Les actions devraient prolonger leurs gains
Les marchés boursiers américains devraient prolonger leurs gains de mercredi à l'ouverture, soutenus par un marché obligataire qui a été réconforté par le virage hawkish de la Réserve Fédérale.
A 13h35, les Dow Jones Futures étaient en hausse de 263 points ou 0,7%, tandis que les S&P 500 Futures étaient en hausse de 0,8% et les Nasdaq 100 Futures de 1,0%. Le S&P a atteint un nouveau record mercredi après que la Fed a déclaré qu'elle mettrait fin à ses achats d'actifs d'ici mars et a prévu trois hausses de taux d'intérêt de 25 points de base l'année prochaine.
Le rendement de référence du Trésor à 10 ans, qui a atteint un pic à 1,71% plus tôt dans l'année en raison des craintes que la Fed ne prenne du retard, a baissé de trois points de base à 1,44%.
Parmi les valeurs susceptibles de faire l'objet d'une attention particulière, citons le géant suisse de la pharmacie et de la santé Novartis (NYSE:NVS), qui a annoncé un nouveau rachat d'actions pour un montant de 15 milliards de dollars, ainsi que la biotech française Valneva (PA:VLS) (NASDAQ:VALN), cotée à New York, qui a publié plus tôt des résultats positifs d'essais cliniques pour son vaccin expérimental Covid.
2. L'action des banques centrales se déplace en Europe
La Banque centrale européenne annoncera ses décisions politiques à 13h45. Aucun changement de ses taux d'intérêt n'est attendu avant 2023, mais la banque devrait signaler un léger durcissement de sa politique, confirmant qu'elle mettra fin à ses achats d'obligations sans restriction (le programme d'achat d'urgence en cas de pandémie) à la fin du mois de mars. La conférence de presse de la présidente Christine Lagarde suivra 45 minutes plus tard.
La grande question ouverte pour la BCE est de savoir comment elle ajuste ses autres achats d'obligations en cours, qui s'élèvent actuellement à 20 milliards d'euros par mois. Ce programme n'a pas autant de liberté pour acheter les obligations des membres les plus faibles de l'union monétaire, de sorte que la décision pourrait entraîner une certaine volatilité dans les écarts de rendement intra-zone euro,
Plus tôt, l'indice composite des directeurs d'achat d'IHS Markit pour la zone euro a baissé plus que prévu pour atteindre son plus bas niveau depuis avril, bien qu'il reste confortablement en territoire d'expansion à 53,4. La baisse est entièrement due à l'indice des services, qui a montré les premiers signes d'une nouvelle vague d'infection Covid frappant l'activité.
La BCE publiera également de nouvelles prévisions d'inflation et de croissance pour les deux prochaines années.
3. La Banque d'Angleterre sur le fil du rasoir
La Banque d'Angleterre est confrontée à une décision beaucoup plus difficile. Les marchés s'attendent à nouveau à une augmentation de 15 points de base du taux directeur de la Banque à 0,25 %, ce qui constituerait la première hausse de taux par une banque centrale du G7 depuis le début de la pandémie.
Cependant, les données des autorités sanitaires britanniques suggèrent que la variante Omicron du Covid-19 se propage désormais si rapidement qu'un ralentissement économique semble inévitable, ne serait-ce qu'en raison du grand nombre de travailleurs qui devront rester en isolement pendant leur convalescence. L'indice PMI composite britannique d'IHS Markit est tombé à son plus bas niveau depuis mars, à 53,2. Le nombre de cas de Covid au Royaume-Uni a bondi de plus de 30% en une seule journée mercredi pour atteindre un nouveau record.
Ailleurs dans le monde, la banque centrale de Norvège a relevé son taux directeur de 25 points de base pour le porter à 0,5 %, tandis que le lira turc s'est effondré à de nouveaux planchers après que la TCMB a de nouveau réduit son taux directeur de 1 % pour le porter à 14 %, soit quelque 7 points de pourcentage en dessous du taux d'inflation actuel. Les Philippines et l'Indonésie ont laissé leurs taux directeurs inchangés. Le Mexique annonce sa décision plus tard.
4. Demandes d'allocations chômage, mises en chantier
Les États-Unis publient leurs dernières données hebdomadaires sur les demandes d'allocations chômage à 14h30, avec les demandes initiales qui devraient remonter de leur plus bas niveau depuis plusieurs décennies, à 184 000, la semaine dernière.
Dans le même temps, les données sur les mises en chantier et les permis de construire pour novembre devraient toutes deux afficher de modestes augmentations par rapport aux niveaux d'octobre.
Les enquêtes régionales sur les entreprises des banques de la Réserve fédérale de Kansas City et de Philadelphie sont également attendues, les investisseurs étant susceptibles d'accorder une attention particulière à l'évolution des pressions sur la chaîne d'approvisionnement et à leur impact sur les prix.
5. Le pétrole se redresse après la forte baisse des stocks de l'EIA
Les prix du pétrole brut se sont redressés en même temps que la plupart des autres actifs à risque à la suite de la décision de la Fed, l'humeur étant également soutenue par la plus forte baisse hebdomadaire depuis septembre des données gouvernementales sur les stocks de brut américains.
Les stocks ont diminué de 3,5 millions de barils la semaine dernière, selon la Energy Intelligence Administration, soit beaucoup plus que ce que laissait entendre l'estimation de l'American Petroleum Institute mardi.
Vers 13h35, le brut américain s'échangeait en hausse de 1,4 % à 7,84 $ le baril, tandis que le Brent était en hausse de 1,5 % à 74,97 $ le baril.