Par Geoffrey Smith
Investing.com -- La chute des obligations mondiales a repris et le dollar est reparti à la hausse après un fort rallye de couverture des positions courtes dans les actifs à risque mercredi. Les actions devraient ouvrir sous pression, en conséquence. Nike et Micron doivent annoncer leurs résultats après la clôture, tandis que Porsche progresse à son entrée en bourse après avoir fixé le prix de son introduction en bourse au sommet de sa fourchette. Au Royaume-Uni, la livre, les obligations et les actions ont de nouveau chuté alors que le Premier ministre Liz Truss a réaffirmé sa politique de réduction des impôts, tandis qu'en Allemagne, l'inflation a continué de grimper alors que le début de l'hiver a apporté des nouvelles économiques plus alarmantes. Voici ce qu'il faut savoir sur les marchés financiers ce jeudi 29 septembre.
1. Reprise de la baisse des marchés obligataires ; révision du PIB et demandes d'allocations chômage attendues
La baisse des marchés obligataires mondiaux a repris et une nouvelle vague de demande de valeurs refuges a soulevé le dollar après que l'importance de l'intervention d'urgence de mercredi de la Banque d'Angleterre au Royaume-Uni ait été lentement prise en compte.
Les rendements de l'emprunt de référence 10 ans ont bondi. Le rendement de l'obligation de référence du Trésor américain a encore augmenté de 13 points de base pour atteindre 3,84 %, abandonnant une grande partie de la reprise de la couverture des positions courtes de mercredi. Le rendement du billet 2 ans a augmenté de 12 points de base à 4,22%. L'indice du dollar a quant à lui augmenté de 0,6 % pour atteindre 113,62, ce qui reste largement inférieur aux sommets atteints en début de semaine.
Le marché américain doit absorber les données finales du {{ecl-375||PIB} américain du deuxième trimestre à 14h30, ainsi que les demandes hebdomadaires d'allocations chômage, qui ne devraient pas connaître de changement majeur par rapport à la semaine dernière. Les intervenants de la Réserve fédérale comprennent James Bullard de St. Louis et Loretta Mester de Cleveland.
En dehors des Etats-Unis, d'autres hausses importantes des taux des banques centrales sont attendues au Mexique et au Nigeria, tandis que la République tchèque et le Kenya devraient maintenir les taux inchangés.
2. Les actifs britanniques chutent à nouveau alors que Truss redouble d'efforts
Les actifs britanniques sont repartis à la baisse après que le Premier ministre Liz Truss a réaffirmé sa politique de réductions d'impôts non financées dans une série d'interviews radio peu convaincantes.
Ses commentaires sont intervenus un jour après que la Banque d'Angleterre se soit engagée à acheter 65 milliards de livres d'obligations d'État britanniques dans le but de garantir la liquidité du marché, après que la forte hausse des rendements des Gilt au cours de la semaine dernière ait déclenché des ventes massives par les fonds de pension pour répondre aux appels de marge sur les dérivés de taux d'intérêt. Ces mesures ont été accompagnées par les critiques de Mark Carney, l'ancien gouverneur de la BoE, qui a accusé le gouvernement de ne pas tenir compte de la Banque et de l'Office for Budget Responsibility dans ses plans.
L'achat d'obligations par la BoE résout un problème à court terme d'instabilité du marché, mais contraste grossièrement avec le reste de sa politique monétaire. En plus de relever les taux d'intérêt, la BoE avait l'intention de commencer à revendre son propre portefeuille d'obligations d'État sur le marché à partir d'octobre. En faisant marche arrière, elle rend encore plus difficile sa tâche de réduire l'inflation.
3. Les actions devraient ouvrir en baisse ; les résultats de Nike et Micron sont attendus
Les marchés boursiers américains devraient ouvrir en baisse plus tard, cédant une partie des gains réalisés mercredi.
Vers 13h20, les Dow Jones futures étaient en baisse de 230 points, soit 0,7%, tandis que les S&P 500 futures étaient en baisse de 1,0% et les Nasdaq 100 futures en baisse de 1,3%. Les trois principaux indices monétaires avaient tous progressé d'environ 2 % mercredi, dans le sillage d'une forte reprise des ventes à découvert.
Parmi les valeurs susceptibles de faire l'objet d'une attention particulière, citons Tyson Foods (NYSE:TSN), après l'annonce d'un important remaniement de la direction. CarMax (NYSE:KMX) publie ses résultats avant l'ouverture, tandis que Nike (NYSE:NKE) et Micron (NASDAQ:MU) se partagent la scène après la clôture.
4. L'inflation allemande continue de grimper alors que le premier coup de froid déclenche une alerte au gaz
Les difficultés économiques de l'Europe vont de mal en pis. Quatre instituts de recherche allemands ont réduit leurs prévisions de croissance pour cette année à 1,4 %, contre 2,7 % il y a six mois, et s'attendent désormais à ce que la plus grande économie d'Europe se contracte de 0,4 % l'année prochaine, au lieu de croître de plus de 3 %.
Les choses pourraient être encore pires : selon un scénario de risque d'hiver froid et de pénurie de gaz, les instituts s'attendent à ce que le PIB allemand se contracte de 7,9 % en 2023 et de 4,2 % en 2024. Il n'est donc pas étonnant que le régulateur du réseau électrique du pays, la Bundesnetzagentur, ait appelé les ménages à réduire leur consommation de 20 %, après que les Allemands eurent pris le thermostat en réponse à la première vague de froid de la semaine dernière.
L'inflation en Allemagne continue de s'emballer : les chiffres des plus grands États allemands ont dépassé les attentes et ont ouvert la voie à un chiffre global de plus de 10 % en septembre.
5. L'introduction en bourse de Porsche offre un répit à la morosité ambiante
Le constructeur allemand de voitures de sport Porsche (F:P911_p) a progressé de quelque 5 % lors des premières transactions à Francfort, après avoir fixé le prix de son introduction en bourse au sommet de la fourchette de commercialisation, ce qui en fait la plus importante levée de fonds en Europe - et l'une des plus importantes au monde - depuis le début de l'année.
L'opération permettra de lever 19,5 milliards d'euros (19 milliards de dollars) pour la campagne d'électrification de son groupe mère Volkswagen (ETR:VOWG_p), qui continuera à détenir une participation majoritaire. Elle valorise le groupe dans son ensemble à 78 milliards d'euros, soit plus du double de son plus proche rival Ferrari (NYSE:RACE).
Cela crée également une possibilité d'arbitrage intrigante avec Volkswagen dans son ensemble, dont la valeur de marché n'est que légèrement supérieure, à 81,5 milliards d'euros. Cela signifie que le marché n'attribue pratiquement aucune valeur à l'ensemble des autres activités de construction automobile de VW.