Par David Wagner
Investing.com – En ce qui concerne les marchés, la banque Goldman Sachs a récemment publié une analyse optimiste, estimant que le pire de l’impact de la pandémie de coronavirus est désormais derrière nous.
Cependant, en ce qui concerne l’impact économique, la banque a estimé hier dans une note de son chef économiste Jan Hatzius que l’impact sera probablement quatre fois plus grave que la crise financière, estimant que les États-Unis connaîtront leur taux de chômage le plus élevé depuis la Seconde Guerre mondiale.
Goldman prévoit une baisse du PIB US de 11 % au deuxième trimestre par rapport à l'année dernière et de 35 % par rapport au trimestre précédent sur une base annualisée, des chiffres bien pires que tout ce qui a été observé pendant la crise financière en 2008.
Aux États-Unis, le taux de chômage global devrait atteindre 15 % "et même cela sous-estime la gravité de la situation" car de nombreux travailleurs seront mis sur la touche et ne chercheront pas d'emploi dans un contexte de réouverture anticipée de l'économie.
En ce qui concerne les bourses, Hatzius a estimé que "l'amélioration initiale [des perspectives] était principalement due aux politiques, mais le plus grand optimisme de la semaine dernière semble être au moins en partie lié au virus lui-même", face à un « nombre de nouveaux cas actifs qui semble atteindre un sommet au niveau mondial ».
En ce qui concerne la date de retour à la normale de l’économie US, il a déclaré qu'"il pourrait être possible de ramener au moins une partie de la production perdue avec une forte augmentation des tests ainsi que des changements plus limités des pratiques commerciales qui réduisent le risque d'infection".
Il a notamment évoqué l'industrie manufacturière et la construction, citant en particulier l'industrie automobile qui, selon lui, pourrait passer d'une capacité de 25 % en avril à 70 % en mai.
Avec la remise en service progressive des industries, cela devrait produire une amélioration de la croissance économique qui, selon M. Hatzius, serait "sans précédent" pour les États-Unis.
Il prévoit une croissance au troisième trimestre de 19% par rapport à la chute du deuxième trimestre, suivie d'un autre bond de 12% au cours des trois derniers mois de l'année.
Cependant, pour que ces prévisions de rebond se réalisent la banque prévient que les décideurs politiques doivent continuer à être vigilants, saluant toutefois l'effort politique qui "a été impressionnant" mais ajoutant aussi que les fonctionnaires "ont encore du travail à faire".
"Au niveau le plus large, ils doivent s'attacher à fournir un soutien total, en particulier dans les pays disposant d'une marge de manœuvre budgétaire et monétaire importante", a écrit M. Hatzius. "Les gouvernements doivent remplacer autant que possible les revenus du secteur privé touchés, afin de limiter la pression à la baisse sur les revenus après impôt et donc sur les dépenses".