Investing.com -- Les deux candidats à la prochaine élection présidentielle américaine devraient creuser le déficit budgétaire, ont indiqué les analystes de Danske Bank dans une note publiée jeudi.
Kamala Harris a été considérée comme la gagnante du premier débat présidentiel contre Donald Trump. Mme Harris a impressionné par sa vision progressiste, en se concentrant sur des sujets tels que l'avortement, l'État de droit et la politique étrangère, notamment en ce qui concerne les conflits en Ukraine et à Gaza.
En revanche, Donald Trump s'est contenté de critiquer l'administration actuelle, sans toutefois proposer de plans ou d'initiatives spécifiques.
L'impact du débat s'est immédiatement reflété dans les marchés de prédiction, où Harris devance désormais Trump avec une marge de 55 % contre 45 %, ce qui représente un changement significatif par rapport à leur situation antérieure de quasi-égalité.
Les sondages réalisés après le débat montrent également que Mme Harris obtient de bons résultats, même si la course dans les États clés reste très compétitive.
Mme Harris détient un léger avantage dans le Nevada et le Wisconsin, tandis que M. Trump est légèrement en tête en Arizona et en Caroline du Nord. Le nombre potentiel de délégués est de 242 pour Harris et 246 pour Trump, avec 50 délégués encore indécis du Michigan, de la Pennsylvanie et de la Géorgie.
"Les deux candidats devraient remporter 2/3 des États à égalité pour décrocher la victoire", notent les analystes de Danske Bank. "Historiquement, la Pennsylvanie a voté pour le candidat gagnant, et la sécuriser a également conduit à des victoires dans le Michigan et le Wisconsin au cours des huit dernières élections."
En ce qui concerne l'économie, les analystes estiment que les deux candidats devraient creuser le déficit budgétaire au-delà des prévisions actuelles du Congressional Budget Office (CBO), qui tablent sur un déficit de 1 900 milliards de dollars, soit -6,5 % du PIB, d'ici à 2025.
Mme Harris prévoit de suivre en grande partie le budget de M. Biden pour l'exercice 2025, avec des réductions d'impôts pour les familles à revenus faibles et moyens, des crédits d'impôts renforcés et des subventions pour les soins de santé, partiellement compensés par une augmentation de l'impôt sur les sociétés.
Sa proposition de réintroduire le crédit d'impôt pour enfants pourrait accroître le déficit de 133,5 milliards de dollars en moyenne chaque année au cours des quatre prochaines années, ce qui augmenterait le pourcentage de déficit du PIB de 0,4 point de pourcentage en moyenne.
Les propositions budgétaires de Trump, en revanche, entraîneraient des augmentations plus importantes du déficit en prolongeant la loi sur les réductions d'impôts et les emplois de 2017, en réduisant l'impôt sur les sociétés et en supprimant l'impôt sur le revenu pour les prestations de sécurité sociale.
Par exemple, le maintien des dispositions relatives à l'impôt sur le revenu des personnes physiques de la TCJA ajouterait en moyenne 260 milliards de dollars au déficit chaque année au cours des quatre prochaines années, ce qui augmenterait le pourcentage de déficit du PIB de 0,8 point de pourcentage en moyenne.
Bien que les projets de Donald Trump soient susceptibles de creuser le déficit, 37 % des personnes interrogées après le débat estiment qu'il est plus enclin à se concentrer sur la réduction de la dette, contre 30 % pour M. Harris, et 30 % n'expriment aucune préférence.
"Outre les changements dans les dépenses publiques, les implications pour la croissance économique sont également importantes pour les déficits", poursuivent les analystes. "On estime que l'augmentation des droits de douane proposée par M. Trump neutralisera la majeure partie, voire la totalité, de l'impact positif sur la croissance d'une politique fiscale plus souple."
La capacité des deux candidats à mettre en œuvre leurs politiques est incertaine, une impasse politique étant possible.
Les Républicains sont actuellement en position de force pour reprendre le contrôle du Sénat, ce qui pourrait également augmenter leurs chances de remporter les trois élections à venir.
Les marchés de prédiction donnent 28,5 % de chances à un balayage républicain contre 21,5 % pour les démocrates. Toutefois, l'écart s'est réduit à la suite de la baisse plus importante que prévu des taux d'intérêt de la Réserve fédérale, ce qui pourrait donner un coup de pouce à l'économie.