par Makiko Yamazaki
TOKYO (Reuters) - Toshiba (T:6502) étudie une offre de la société de capital-investissement CVC Capital Partners pour le racheter et le retirer de la cote, a-t-on appris mercredi d'une source informée de la proposition.
CVC Capital Partners envisage une prime de 30% sur le cours actuel de l'action Toshiba, ce qui valoriserait sa cible à près de 2.300 milliards de yens, soit plus de 21 milliards de dollars (17,7 milliards d'euros), selon la source.
Cette offre survient alors que le géant japonais de la technologie subit la pression d'actionnaires pour améliorer sa gouvernance.
Si l'opération venait à se réaliser, elle protégerait la direction de Toshiba de la surveillance accrue dont elle fait l'objet, particulièrement le directeur général Nobuaki Kurumatani, sur fond d'appels d'importants actionnaires étrangers prônant davantage de transparence du conseil d'administration.
"Toshiba a reçu une proposition préliminaire hier, et va demander davantage de clarification et la considérer soigneusement", a dit le groupe dans un communiqué, sans davantage de détails.
D'après le journal Nikkei, Nobuaki Kurumatani a déclaré plus tôt à des journalistes que le conseil d'administration de Toshiba étudierait mercredi cette proposition.
Nobuaki Kurumatani a occupé la tête de la division japonaise de CVC avant de rejoindre Toshiba, dont l'un des membres du conseil d'administration occupe un rôle de conseiller chez CVC Japon.
Toshiba s'efforce de regagner la confiance des investisseurs depuis 2015, année où fut dévoilée un scandale comptable retentissant. Le conglomérat japonais avait alors dû admettre l'existence d'énormes dépassements de budget chez sa filiale nucléaire américaine Westinghouse, qui a fait faillite en 2017.
Selon l'analyste Mio Kato (LightStream Research), le prix proposé par CVC Capital Partners est trop bas.
"Nous pensons que les actionnaires actuels, en particulier les activistes", voudront un prix relativement élevé", écrit-il dans une note.
L'action Toshiba a grimpé de plus de 18% mercredi à la Bourse de Tokyo avant d'être réservée à la hausse.
CVC a décliné une demande de commentaire.
(Makiko Yamazaki à Tokyo, avec Anshuman Daga à Singapour, Nilanjana Basu et Manojna Maddipatla à Bangalore; version française Jean Terzian et Patrick Vignal)