JERUSALEM (Reuters) - Le Parlement israélien a adopté mercredi le budget de l'Etat des deux prochaines années, offrant un répit au Premier ministre Benjamin Netanyahu qui s'est aussitôt dit prêt à relancer sa très contestée réforme de la justice.
Confronté à de gigantesques manifestations de rue qui ont ébranlé sa coalition gouvernementale, Benjamin Netanyahu s'est résigné au mois de mars à "suspendre" la réforme qui vise à limiter l'indépendance de la Cour suprême, le temps de trouver un "compromis" avec ses opposants.
Après le vote du budget 2023-2024 à la Knesset, par 64 voix contre 56, le Premier ministre a déclaré à la télévision que la réforme était "clairement" de retour à l'agenda. "Mais nous essayons de parvenir à un accord (avec l'opposition). J'espère que nous y parviendrons", a-t-il ajouté.
Doté d'un budget de 484 milliards de shekels (120 milliards d'euros) pour cette année et 514 milliards de shekels (€128 mds) pour l'an prochain, le gouvernement a pour autre priorité de lutter contre l'inflation qui a tari les investissements et réduit les perspectives de croissance économique.
L'adoption du budget n'a pas été chose aisée, suscitant des critiques jusqu'au sein de la coalition gouvernementale ancrée très à droite, en raison notamment de l'augmentation des financements accordés aux écoles et aux séminaires de la communauté ultra-orthodoxe.
Le chef de file de l'opposition et ancien Premier ministre centriste Yaïr Lapid a dénoncé une "rupture de contrat avec les citoyens israéliens que nous allons tous - et nos enfants et les enfants de nos enfants - devoir payer".
Les opposants ont aussi critiqué les centaines de millions de shekels attribués aux colonies de peuplement juives en Cisjordanie occupée, qui vont selon eux à l'encontre des intérêts d'Israël.
(Reportage de Dan Williams, version française Tangi Salaün, édité par Blandine Hénault)