Par Laura Sanchez
Investing.com - Les marchés européens restent haussiers à la mi-session -Ibex 35, CAC 40, DAX... - en attendant la décision de taux d'intérêt de la Banque centrale européenne (BCE). Les prédictions des experts sur ce que la BCE et sa présidente Christine Lagarde annonceront à l'adresse conférence de presse sont mitigées.
"Le Conseil des gouverneurs de la Banque s'est mis au pied du mur. Malgré son approche " réunion par réunion " pour déterminer l'orientation appropriée de la politique, le Conseil a décidé en décembre d'envoyer un message plus restrictif en annonçant une série de hausses de taux de 50 pb. Il s'agissait apparemment d'apaiser une faction du Conseil qui aurait préféré une hausse de 75 points de base en décembre. C'est un compromis malheureux, car il détourne l'attention des données actuelles et des décisions politiques futures, qui sont soumises aux données entrantes et à l'évolution des marchés financiers", explique Karsten Junius, économiste en chef chez J. Safra Sarasin Sustainable AM.
"Nous nous attendons à ce que la Banque centrale européenne relève son taux directeur de 50 points de base ce jeudi et à ce qu'elle fournisse davantage de détails sur la manière dont elle entend réduire son portefeuille dans le cadre du PPA. Si cette hausse de taux n'est pas controversée, les perspectives pour les réunions suivantes le sont", ajoute-t-elle.
Selon M. Junius, "les marchés monétaires ne sont pas entièrement convaincus que la BCE tiendra ses promesses et procédera à la série de hausses de taux de 50 points de base qu'elle a indiquée en décembre. Les données économiques depuis la dernière réunion ne fournissent pas une image claire. Alors que les taux d'inflation globale sont susceptibles de baisser plus rapidement que prévu, la croissance économique pourrait également être meilleure, ce qui pourrait conduire à une inflation de base plus élevée à l'avenir".
"D'après JSS SAM, nous continuons à prévoir un niveau de taux de dépôt terminal de 3,5% au deuxième trimestre. Nous nous attendons également à ce que la BCE se recentre sur la prise de décisions réunion par réunion, plutôt que d'essayer d'orienter les marchés dans une direction ou une autre en indiquant ce qu'elle pourrait faire à l'avenir. Dans un environnement où les influences exogènes sont si nombreuses, une orientation prospective serait une recette pour une déception qui pourrait finalement peser sur la crédibilité de la BCE", ajoute M. Junius.
Pour l'économiste, "le président Lagarde devrait souligner que les pressions inflationnistes à court terme se sont atténuées, mais que les risques restent orientés à la hausse à moyen terme, car la situation actuelle de l'économie est plus forte que prévu il y a seulement quelques mois".
"La BCE surveillera également de près le risque de fragmentation alors qu'elle resserre encore les conditions de financement. Nous constatons que les écarts de taux périphériques sont maintenant plus faibles qu'au milieu de l'année dernière et proches de leur moyenne sur cinq ans. Par conséquent, il n'y a aucune raison de ralentir le rythme des hausses de taux étant donné la faible évaluation des risques de fragmentation", conclut M. Junius.