Recul ou correction du marché ? Quoi qu'il en soit, voici ce qu'il faut faire ensuiteVoir Actions Surévaluées

La Massue de l'Inflation : Le FMI demande à la BCE et à la Fed de fixer un objectif d'inflation de 4%

Publié le 24/08/2023 03:52
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Investing.com - Les médias affirment que l'inflation est sous contrôle dans la zone euro. Le recul de 10,6 pour cent en octobre 2022 à 5,3 pour cent en juillet 2023 ne laisse planer aucun doute sur le fait que les mesures de politique monétaire de la Banque centrale européenne (BCE) sont couronnées de succès. Et comme la lutte se poursuit avec opiniâtreté, l'objectif de 2 pour cent est à portée de main - selon la présentation officielle.

Mais ni l'objectif intermédiaire atteint ni l'objectif final visé ne signifient que les prix baissent, ils continuent à augmenter, mais plus lentement. Si cela suffit à certains pour dormir sur leurs deux oreilles, il n'est pas encore certain qu'il soit possible ou nécessaire de ramener l'inflation à la valeur cible de 2 pour cent.

Au cours des derniers mois, on a souvent spéculé sur le fait que les banques centrales se contenteraient de fixer un objectif d'inflation plus élevé afin de garantir le succès de leur politique monétaire.

Elles devront inévitablement franchir ce pas si elles constatent que même des taux d'intérêt plus élevés ne suffisent pas à contenir les taux d'inflation.

Le problème, c'est que la hausse des prix repose en grande partie sur l'impression continue de plus d'argent, comme l 'a expliqué Nick Giambruno. Depuis la création des États-Unis, il a fallu 227 ans au pays pour mettre en circulation 6 billions de dollars. Pendant la pandémie de Covid, il ne faut que quelques mois pour mettre sur le marché cette somme incroyable d'argent fraîchement imprimé.

La situation est similaire en Europe, où les gouvernements se sont également procuré de l'argent fraîchement imprimé auprès de la BCE, ce qui a accéléré la chute de la valeur de l'euro. Et tandis que les déficits publics continuent d'augmenter et que les paiements d'intérêts dus sont réglés par de nouvelles dettes, l'inflation risque d'être plus tenace que nous ne le souhaiterions tous.

Lorsque l'euro était sur le point de disparaître en 2012 et que Mario Draghi a annoncé qu'il le défendrait par tous les moyens, l'Allemagne avait la possibilité de sortir de l'euro.

Patrick Barron était certain que cette étape était inéluctable. Car de son point de vue, l'Allemagne a été trompée par la BCE.

Les excédents d'exportation vers d'autres pays de l'UE étaient énormes, mais ils étaient payés en euros nouvellement imprimés, alors que la BCE acceptait des obligations d'État sans valeur comme garantie.

Si l'Allemagne s'était retirée de l'euro, la zone euro aurait éclaté. L'Allemagne ne croyait de toute façon pas beaucoup à l'euro, mais n'avait pas d'autre choix que de l'accepter. Dans le cas contraire, la France aurait fait usage de son droit de veto et aurait ainsi empêché la réunification.

L'Allemagne n'aurait pas été désavantagée par la sortie de l'euro, car le marché allemand réintroduit serait devenu la monnaie commerciale préférée en Europe, selon Barron.

Mais aujourd'hui, comme aux Etats-Unis, nous avons une monnaie qui se déprécie fortement. Et pour sauver l'apparence que tout cela est normal, les banques centrales pourraient se mettre à relever effectivement l'objectif d'inflation, c'est même ce qu'a récemment évoqué le Wall Street Journal.

Selon l'auteur Jason Furman, une augmentation de l'objectif d'inflation accélérerait certes la dépréciation du dollar, mais préserverait l'économie d'une grave récession.

Les gens se sont de toute façon habitués à ce que les prix augmentent depuis que les banques centrales des pays industrialisés se sont fixé un objectif d'inflation de 2 pour cent, malgré leur mandat de stabilité des prix. Selon Furman, il ne reste plus à la Fed qu'à trouver un moyen de vendre de manière plausible à la population qu'il est bon que l'inflation soit plus élevée.

Reste à voir comment la Fed, en tant que précurseur pour d'autres banques centrales, mettra cela en œuvre. L'inflation n'a en tout cas aucun avantage économique. Les deux anciens présidents de la Fed, Volcker et Greenspan, l'avaient déjà constaté pendant leur mandat. Pour maintenir et stabiliser le pouvoir d'achat d'une monnaie, ils considéraient qu'une inflation de 0 pour cent était optimale.

L'actuelle secrétaire au Trésor américain Janet Yellen a rompu avec cette vision établie de la stabilité des prix. En tant que membre de la Fed, elle a introduit entre 1994 et 1997 l'idée qu'une inflation de 0 pour cent pourrait nuire à l'économie. Cette hypothèse a fait de plus en plus d'adeptes et c'est ainsi qu'un objectif d'inflation de 2 pour cent s'est imposé. Notamment parce que la hausse des prix contrebalance le taux d'endettement d'un pays et que les déficits américains se sont creusés.

Deux pour cent peut ne pas sembler beaucoup, mais l'effet des intérêts composés fait qu'une inflation de 2 pour cent suffit pour que les prix doublent tous les 36 ans.

Les banques centrales ont déjà reçu un signal fort pour augmenter l'objectif d'inflation. Le Fonds monétaire international (FMI) a déjà demandé un objectif d'inflation de 4 pour cent, comme l'a écrit le CEO de DPAM Peter De Coensel.

Avec un tel objectif d'inflation, les banques centrales disposeraient d'une plus grande flexibilité dans l'élaboration de leur politique monétaire afin de stimuler l'économie. Parallèlement, les gouvernements auraient la possibilité de mettre en place des programmes de relance, car le taux d'endettement serait freiné.

Seule la population active aurait un problème, car les prix doubleraient tous les 18 ans avec une inflation de 4 %.

Mais personne ne peut dire quel sera l'impact réel sur l'économie réelle, car l'économie n'est pas une science gravée dans le marbre comme la physique ou les mathématiques, comme le dit De Coensel.

Il s'agit donc en fin de compte d'un essai sur le terrain à l'échelle mondiale, dont nous sommes les cobayes. Une forte inflation et une perte de richesse sont manifestement le prix que nous devons payer parce que les banques centrales ne veulent pas laisser éclater les bulles d'actifs qui profitent aux 10 % de la population qui possèdent 82 % de la richesse mondiale.

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