Investing.com - La dette des gouvernements, que ce soit de celui des États-Unis comme de bien d’autres pays du monde, inquiète les investisseurs.
S’exprimant mardi lors du sommet du Future Investment Initiative Institute en Arabie saoudite, le patron de la banque HSBC (LON:HSBA) a abordé ce sujet, estimant que le monde est à un "point de basculement" en matière d'endettement qui menace de déclencher une prise de conscience mondiale après des années d'excès d'emprunts.
Noel Quinn, directeur général de la banque, a déclaré que les pays risquaient d'être "durement touchés" après avoir laissé les emprunts gonfler dans le sillage de la crise financière et de la pandémie de covid-19, alors que les taux actuels ne sont selon lui pas viables.
"Je suis préoccupé par le point de basculement des déficits budgétaires. Quand il arrivera, il arrivera vite et je pense qu'il y a un certain nombre d'économies dans le monde où il pourrait y avoir un point de basculement et qu'il frappera fort" a-t-il en effet prévenu.
Les commentaires de M. Quinn sont intervenus alors que le Fonds monétaire international et la Banque mondiale ont tiré la sonnette d'alarme sur les niveaux d'endettement mondiaux au début du mois, avertissant que la dette cumulée des États-Unis et de la Chine pourrait approcher la taille de l'ensemble de l'économie mondiale d'ici la fin de la décennie.
Quinn a également décrit l'Europe comme "une économie à très faible croissance", ajoutant que des pays tels que le Royaume-Uni étaient susceptibles d'avoir des taux d'intérêt plus élevés pour longtemps afin de maîtriser l'inflation.
"Le véritable défi pour l'Europe est la croissance à court terme et probablement à moyen terme", a-t-il déclaré. "L'Europe parviendra à maîtriser l'inflation, bien qu'une deuxième vague soit possible, car l'inflation des salaires n'est toujours pas maîtrisée en Europe et en particulier au Royaume-Uni. Je pense que nous en avons tous vu la preuve dans nos économies" a-t-il déclaré.
Enfin, on notera que Quinn n’est pas le seul grand nom de la finance à s’inquiéter de l’économie mondiale. S’exprimant dans le cadre du même sommet, Larry Fink, président-directeur général de Blackrock a, lui aussi, laissé entendre que les tensions croissantes menaçaient de plonger le monde dans la récession.
"Il n'y a pas de doute que ces tensions pourraient entraîner une récession mondiale” a-t-il en effet déclaré, ajoutant qu’ "il ne fait aucun doute que si ces problèmes ne sont pas résolus, le terrorisme mondial se développera, l'insécurité augmentera, la société sera effrayée et nos économies se contracteront”.