Par David Wagner
Investing.com – Dans le calendrier économique du jour, l’événement principal sera la publication des inscriptions hebdomadaires au chômage US, qui avaient déjà choqué le marché la semaine dernière. Le consensus médian tanble sur 3.7 millions de nouvelles inscriptions au chômage la semaine dernière, contre 3.283 millions la semaine précédente.
Cependant, les chiffres pourraient se révéler bien pires, les estimations allant jusqu’à 9 millions de demandeurs d’emploi. La célèbre banque Goldman Sachs (NYSE:GS) anticipe de son côté 5.25 millions de nouvelles inscriptions. Les économistes de Morgan Stanley (NYSE:MS) en attendent 4,5 millions, tout comme Moody’s. Barclays (LON:BARC) en prévoit 5 millions, et Bank of America (NYSE:BAC) 5,5 millions.
Et les chiffres risquent de rester dans la même veine pendant plusieurs semaine, puisque des millions de demandes sont encore à attendre au cours des prochaines semaines, sachant que les licenciements pourraient facilement doubler par rapport à la crise financière, selon certains économistes.
Cette statistique pourrait donc avoir un impact considérable sur les marchés aujourd'hui. C'est d'autant plus vrai que la semaine dernière, ces chiffres avaient pesé sur le Dollar, et il n’est pas exclu que ce scénario se répète.
En ce qui concerne les actions, les chiffres de la semaine dernière avaient paradoxalement profité aux bourses US, les traders ayant jugé qu’ils augmentaient la chance de soutien massif de la part du gouvernement. Mais l’accumulation trop rapide de chômeurs pourrait laisser pense au marché que le gouvernement US ne pourra pas faire face, et il n’est pas garanti que l’on observe sur ce marchés la même réaction que la semaine dernière.
Le rapport mensuel sur l'emploi attendu demain, auquel on accorde généralement plus de poids, sera cette fois moins pertinent pour le mois de mars, puisque l'enquête a été réalisée la semaine précédant l'émission par les principaux États des ordres de confinement, qui a commencé en Californie.
"La perte de production à ce jour en raison des fermetures est déjà 2,5 fois supérieure à celle due au 11 septembre", a déclaré Mark Zandi, économiste en chef chez Moody's Analytics. "C'est comme une catastrophe naturelle massive, un tremblement de terre qui secoue tout le pays, le monde entier."
Selon M. Zandi, la crise financière a entraîné la perte d'environ 8,7 millions d'emplois au total, de février 2008 à 2009.
La contraction brutale et soudaine des emplois face au coronavirus pourrait doubler ce nombre, et les prévisions de nombreux économistes ont été très éloignées, certaines dépassant les 20 millions. La Fed de Saint-Louis a de son côté prévu jusqu'à 47 millions de licenciements et un taux de chômage de 32 %.
En ce qui concerne le rapport mensuel sur l'emploi NFP de vendredi pour le mois de mars, celui-ci devrait montrer peu d'impact des arrêts de production liés à la pandémie, en raison de la période couverte par l’enquête. Officiellement, le consensus table sur 100.000 destructions d’emplois.
Cependant, pour les prochains mois, Moody’s Analytics a déclaré s’attendre à une baisse de 10 millions des emplois non agricoles en avril et à une autre baisse de 3 millions en mai, pour une stabilisation à partir de juin.