Par Peter Nurse
Investing.com -- L'économie allemande s'est contractée plus que prévu au premier trimestre, mais les actions américaines et le bitcoin sont en hausse. Le pétrole attend des nouvelles sur l'offre iranienne, Amazon (NASDAQ:AMZN) lorgne sur l'acquisition de MGM, tandis que l'Occident cherche à punir la Biélorussie pour l'atterrissage forcé d'un avion. Voici ce qui fait bouger les marchés ce mardi 25 mai.
1. L'économie allemande recule au premier trimestre
L'impact de la deuxième vague de la pandémie de Covid-19 en Europe a été mis à nu mardi par les derniers chiffres de croissance de l'Allemagne, la plus grande économie de la région.
L'économie allemande s'est contractée plus que prévu au premier trimestre, de 1,8 % par rapport au trimestre précédent et de 3,1 % sur l'année. Les dépenses des ménages ont chuté de 5,4 % sur le trimestre, tandis que le taux d'épargne a atteint le niveau record de 23,2 %, les restrictions liées à l'endiguement de la pandémie ayant empêché les consommateurs de dépenser leur argent.
Dans le même temps, le Royaume-Uni a affiché un déficit budgétaire de 31,7 milliards de livres (45 milliards de dollars) en avril, alors que la nouvelle année fiscale débutait, soulignant la situation difficile que la pandémie a créée pour les finances publiques du pays.
Les emprunts en 2021-22 devraient encore s'élever à plus de 200 milliards de livres, soit 10 % du PIB, alors que le déficit a atteint un record en temps de paix de 14,3 % du PIB lors du dernier exercice fiscal.
La deuxième publication des données du premier trimestre du produit intérieur brut américain est attendue jeudi, et devrait illustrer la différence de reprise sur les deux continents.
La première estimation a montré une croissance en hausse de 6,4 % pour les trois premiers mois de l'année sur une base annualisée. En dehors de la poussée du troisième trimestre de l'année dernière, alimentée par les réouvertures, il s'agit de la meilleure période pour le PIB depuis le troisième trimestre de 2003.
2. Les actions US devraient ouvrir en hausse ; Amazon se rapproche d'un accord avec MGM
Les actions américaines devraient s'échanger à la hausse mardi, poursuivant le début positif de la semaine alors que les technologies poursuivent leur rebond, que les craintes d'une action politique rapide pour combattre les pressions inflationnistes s'atténuent et que la réouverture se poursuit.
Vers 13h30, les Dow Jones futures étaient en hausse de 90 points, ou 0,3%, à un peu plus de 34 440, S&P 500 futures étaient en hausse de 0,3% et Nasdaq 100 futures gagnaient 0,5%.
Les principaux indices ont affiché des gains importants lundi, le Dow Jones Industrial Average gagnant près de 200 points, soit 0,5 %, le S&P 500 grimpant de 1 %, tandis que le Nasdaq Composite a été le plus performant, avec un bond de 1,4 %.
La ville de New York et Los Angeles ont annoncé que tous les enfants retourneraient dans les classes des écoles publiques en septembre, tandis que les États-Unis ont signalé la semaine dernière le plus faible nombre de nouveaux cas de Covid-19 depuis près d'un an.
Dans le même temps, les responsables de la Réserve fédérale ont clairement indiqué que la banque centrale allait maintenir ses politiques monétaires ultra-allégées pendant un certain temps encore, considérant l'inflation galopante comme un phénomène temporaire.
Une autre vague de résultats est attendue mardi, avec notamment AutoZone (NYSE:AZO), Nordstrom (NYSE:JWN), Toll Brothers (NYSE:TOL, Agilent (NYSE:A), Intuit (NASDAQ:INTU) et Urban Outfitters (NASDAQ:URBN) doivent tous publier leurs chiffres trimestriels.
Amazon (NASDAQ:AMZN) devrait également être sous les feux de la rampe mardi, suite aux informations selon lesquelles le géant de la vente au détail serait sur le point de conclure un accord pour acheter MGM Studios pour un montant compris entre 8,5 et 9 milliards de dollars.
3. Bitcoin rebondit ; Musk aide le sentiment
Bitcoin, la plus grande monnaie numérique du monde, a montré plus de force mardi, poursuivant le rebond de la session précédente après de fortes ventes pendant le week-end.
La monnaie numérique a été vue pour la dernière fois en hausse de 5 % à 38 150 dollars, soit une augmentation de plus de 17 % au cours des dernières 24 heures, rebondissant après un plus bas de 31 192 dollars observé dimanche.
La reprise a été favorisée par un tweet du PDG de Tesla (NASDAQ:TSLA), Elon Musk, qui a parlé d'une rencontre avec des mineurs de bitcoins nord-américains au sujet d'"initiatives de durabilité", ce qui laisse entendre que certaines de ses préoccupations récentes pourraient être prises en compte.
Musk a été un ardent défenseur du bitcoin, et des cryptomonnaies en général. Mais il a récemment suspendu l'utilisation de la monnaie numérique comme méthode d'achat de ses véhicules, ce qui l'a fortement affaibli, en invoquant des inquiétudes quant à l'impact de son extraction sur l'environnement.
Cela dit, le bitcoin est toujours en forte baisse par rapport à son record historique d'un peu moins de 65 000 dollars, atteint à la mi-avril, alors que les autorités chinoises et américaines ont pris des mesures pour renforcer la réglementation et la conformité fiscale.
Les commentaires négatifs des autorités monétaires se sont poursuivis, le gouverneur de la Banque d'Angleterre, Andrew Bailey, mettant en garde lundi contre le danger de "s'emballer" avec l'innovation financière. "Je suis sceptique sur les crypto-actifs franchement parce qu'ils sont dangereux et qu'il y a un énorme enthousiasme".
En outre, le PDG de HSBC (LON:HSBA), Noel Quinn, a déclaré que la banque, qui est très présente en Asie, n'a pas l'intention de créer un bureau de négociation de crypto-monnaies ou de vendre des monnaies numériques comme investissement à ses clients, selon un rapport de Reuters.
4. L'indignation suscitée par le détournement d'un avion au Bélarus s'amplifie
L'indignation internationale suscitée par la décision de la Biélorussie de forcer l'atterrissage d'un avion Ryanair (LON:RYA) et d'arrêter un journaliste dissident ne semble pas près de se dissiper.
Les dirigeants de l'Union européenne, réunis lundi à Bruxelles, ont décidé d'imposer davantage de sanctions au Belarus, y compris des sanctions économiques, ont demandé à leurs compagnies aériennes d'éviter l'espace aérien bélarussien et ont autorisé l'interdiction des compagnies aériennes bélarussiennes dans le ciel et les aéroports européens.
L'Union européenne interdit actuellement les voyages et gèle les avoirs de 88 Bélarussiens, dont le président Alexandre Loukachenko, et de sept entreprises, en raison de la répression exercée par Minsk contre les manifestations qui ont suivi l'élection présidentielle contestée de l'année dernière.
Le président américain Joe Biden a ajouté à la pression en déclarant qu'il avait ordonné à son équipe de "développer les options appropriées" pour que les responsables rendent des comptes.
Cela dit, une telle démarche de la part du régime bélarussien suggère que les sanctions déjà en place ont peu d'impact, puisque Loukachenko était apparemment tout à fait prêt à provoquer l'Occident une fois de plus.
"Il ne s'agit pas seulement d'une action défensive de la part de Loukachenko, mais d'une attaque frontale contre l'UE - un avion de l'UE, qui voyageait entre deux capitales de l'UE, a été forcé à aterrir par un régime autocratique", a déclaré Timothy Ash, stratège principal des marchés émergents chez Bluebay Asset Management, dans une note.
"Si l'Occident laisse Lukashenko s'en tirer comme ça, aucune compagnie aérienne occidentale n'est à l'abri en traversant un pays dirigé par un autocrate. Les cieux et les dissidents ne sont pas en sécurité."
5. Le pétrole brut glisse ; les négociations avec l'Iran se poursuivent
Les prix du pétrole brut ont légèrement baissé mardi, mais sont restés près des sommets d'une semaine, les traders recherchant de nouvelles informations sur la possibilité que du brut iranien supplémentaire arrive sur le marché mondial.
À 13h30, le brut américain était en baisse de 0,4% à 65,77 $ le baril, tandis que le Brent était en baisse de 0,4% à 68,12 $. Les contrats ont progressé d'environ 6 % au cours des deux derniers jours, soit la plus forte hausse sur deux jours depuis début mars.
Les pourparlers entre l'Iran et les puissances mondiales se poursuivront à Vienne cette semaine pour résoudre les questions en suspens concernant la reprise de l'accord de 2015 sur le nucléaire iranien, qui pourrait ouvrir la voie à la levée des sanctions américaines sur les flux de brut iranien.
Les prix du pétrole ont chuté de près de 3 % la semaine dernière, les traders anticipant un retour du pétrole iranien sur les marchés internationaux du brut, mais des lacunes subsistent dans les négociations, ce qui apaise les craintes d'une augmentation rapide de la production du pays du golfe Persique.
La reprise de la mobilité aux États-Unis, le plus grand consommateur de pétrole au monde, ajoute à l'optimisme. Les nouveaux cas de coronavirus n'ont augmenté que de 0,5 % au cours de la semaine dernière, soit la plus faible augmentation depuis mars 2020. Cela se produit juste avant la prochaine pause du Memorial Day, qui marque traditionnellement le début de la saison de conduite estivale de la nation.
Les investisseurs attendent maintenant les données sur l'offre de pétrole brut américain de l'American Petroleum Institute, prévues plus tard dans la journée.