Investing.com – Dans des propos qui ont été repris à la Une de la plupart des médias financiers, le patron de la banque US JP Morgan, Jamie Dimon, a conseillé aux investisseurs de se préparer à un "ouragan" économique alors que l'économie fait face à une accumulation sans précédent de vents contraires, notamment le resserrement de la politique monétaire et l'invasion de l'Ukraine par la Russie.
S’exprimant à l’occasion d'une conférence parrainée par AllianceBernstein Holdings mercredi, Dimon a prévenu que l'ouragan se trouve juste en bas de la route et qu'il se dirige vers nous.
"Nous ne savons pas s'il s'agit d'un ouragan mineur ou de Superstorm Sandy. Vous feriez mieux de vous préparer".
Rappelons que Dimon a déclaré au mois de mai qu'il voyait des "nuages de tempête" qui planaient sur l'économie américaine, mais il a dit qu'il a depuis mis à jour cette prévision compte tenu des défis auxquels la Réserve fédérale est confrontée alors qu'elle tente de contenir l'inflation. "En ce moment, tout va bien, les choses vont bien, tout le monde pense que la Réserve fédérale peut gérer la situation", a-t-il déclaré.
Il a aussi précisé que JPMorgan (NYSE:JPM) se prépare à ces turbulences en faisant preuve de prudence dans son bilan :
"Vous devez vous préparer. JPMorgan se prépare, et nous allons être très conservateurs dans notre bilan", a-t-il déclaré.
"Je veux en quelque sorte me débarrasser à nouveau des dépôts non opérationnels, ce que nous pouvons faire en taille, pour nous protéger afin de pouvoir servir les clients dans les mauvais moments", a ajouté M. Dimon.
Dans les points positifs qui pourraient limiter les turbulences, Dimon a toutefois cité la force du consommateur, la hausse des salaires et l'abondance des emplois comme des "nuages lumineux" pour l'économie.
Tout le monde chez JP Morgan n’est pas aussi pessimiste que Dimon
Enfin, il est intéressant de relever que l'analyste quantitatif Kolanovic de JPM a de son côté affiché un avis positif pour les actions, notamment en raison du positionnement proche du record à la baisse, du sentiment baissier, « et de notre opinion selon laquelle il n'y aura pas de récession grâce au soutien des consommateurs américains, à la réouverture mondiale post-COVID, ainsi qu'aux mesures de relance et à la reprise en Chine. »
Il a par ailleurs estimé que « la guerre en Europe de l'Est représente un risque important pour le cycle, mais devrait converger vers une solution définitive au second semestre. »
Enfin, il a conclu :
« Malgré la chute brutale des cours, nous pensons que les marchés récupéreront leurs pertes en cumul annuel et que l'année restera globalement inchangée. Il s'agit là d'un point de vue "haussier" qui ne fait plus consensus, la plupart des stratèges étant désormais négatifs. »