Investing.com - La semaine dernière, le marché pensait qu'avec l'exclusion de certaines grandes banques russes du système de paiement international SWIFT, les options après sanctions étaient épuisées au maximum.
Mais la réalité nous a prouvé le contraire, car l'imposition de sanctions réciproques ne cesse de s'intensifier. Après que la Russie a menacé de couper l'approvisionnement énergétique de l'Europe via le gazoduc Nord Stream 1, le gouvernement américain a décidé d'arrêter les importations de pétrole, de gaz et de charbon russes.
Mais les gouvernements ne sont plus les seuls à prendre des sanctions.
De plus en plus d'entreprises cessent leurs activités commerciales en Russie. Elles tentent ainsi d'éviter les risques liés à la chute du rouble et aux chaînes d'approvisionnement interrompues, mais elles augmentent en même temps la pression sur le Kremlin.
Alors que la fermeture de filiales commerciales comme Ikea et Nike (NYSE:NKE) affecte les possibilités de consommation, l'arrêt des offres en ligne comme Netflix (NASDAQ:NFLX) et l'arrêt de la vente des jeux EA entraînent un changement dans les habitudes de loisirs des Russes. À cela s'ajoutent la fermeture d'usines comme celles de Ford (NYSE:F) et l'arrêt des importations par Intel (NASDAQ:INTC) et Samsung (KS:005930).
Le mécontentement de la population russe s'en trouve inévitablement accru. Un problème qui pourrait tôt ou tard être fatal à Vladimir Poutine.
Du point de vue du Kremlin, la fermeture des magasins et des usines est une guerre directe contre les citoyens russes, ce qui n'est pas toléré sous cette forme.
Le secrétaire du conseil général du parti au pouvoir, Andreï Tourtchak, a présenté une proposition qui est très explosive, comme l'a rapporté Reuters :
"United Russia propose de nationaliser les sites de production des entreprises qui annoncent leur cessation d'activité et la fermeture de la production en Russie pendant l'opération spéciale en Ukraine.
C'est une mesure extrême, mais nous ne permettrons pas qu'on nous poignarde dans le dos. Nous protégerons notre peuple. Il s'agit d'une véritable guerre, non pas contre la Russie dans son ensemble, mais contre nos citoyens.
Nous prendrons des mesures de rétorsion sévères et agirons en accord avec les lois de guerre en vigueur".
La proposition de nationalisation devrait plaire au gouvernement russe, car elle permettrait de réduire considérablement l'influence occidentale.
Parallèlement, le président Poutine a déjà signé un décret visant à imposer des restrictions à l'exportation de certains biens. Le cabinet est en train d'élaborer une liste des pays, des marchandises et des matières premières qui seront concernés.
Par Marco Oehrl