Top 5 des événements clés à retenir pour bien aborder la séance US ce vendredi

Investing.com -- C'est le jour des salaires, mais le rapport sur le marché du travail de ce mois-ci ne vous dira pas grand chose que vous ne savez pas déjà, car la date butoir est antérieure au début des fermetures liées au Covid-19 aux États-Unis. Quiconque a besoin de preuves supplémentaires des ravages économiques peut regarder de l'autre côté de l'Atlantique, en Europe, où les PMI de Markit sont tombés à leur plus bas niveau jamais atteint en mars. Le dollar s'est renforcé en conséquence, et les contrats à terme sur les marchés américains suggèrent une ouverture faible. Les prix du pétrole ont toutefois continué à augmenter, alors que les rapports des agences de presse ont précisé les détails d'un éventuel accord visant à réduire l'offre mondiale de brut. Et le plan américain de 350 milliards de dollars pour aider les petites entreprises se met en place aujourd'hui - mais les banques ont du mal à faire sortir les prêts garantis. Voici ce que vous devez savoir sur les marchés financiers le vendredi 3 avril.

1. Les données de l'emploi ne racontent que la moitié de l'histoire

C'est le jour des salaires - avec une différence. Le rapport mensuel sur l'emploi aux États-Unis, qui doit être publié à 14h30, sera probablement mauvais, mais il ne dit rien de toute l'histoire, étant donné que la date limite est la semaine du 12 mars, c'est-à-dire avant tout confinement majeur aux États-Unis.

La réalité, comme l'indiquent les données hebdomadaires sur les demandes d'allocations de chômage du jeudi, est bien pire. Plus de 9 millions d'Américains ont demandé des allocations de chômage au cours des deux dernières semaines. Cela représente environ 6% de la population active.

La présidente de la Réserve fédérale de Cleveland, Loretta Mester, a déclaré que le taux de chômage pourrait atteindre 15% dans un avenir proche, faisant écho aux commentaires faits en début de semaine par son collègue James Bullard.

2. Les prix du Pétrole ont atteint leur plus haut niveau depuis la mi-mars sur les espoirs d'un accord sur la production

Les prix du pétrole ont atteint leur plus haut niveau en deux semaines et demie après qu'une série de rapports de presse citant des sources pour la plupart anonymes aient ajouté des détails supplémentaires à l'audacieuse revendication du président Donald Trump d'un accord probable pour mettre fin à la guerre mondiale des prix. Les contrats à terme sur le brut américain ont augmenté de 4,4% pour atteindre 26,44$ le baril, tandis que le prix de référence mondial du Brent est remonté au-dessus de 30 dollars pour s'échanger à 32,45$ le baril, soit une hausse de 8,4%.

Le format OPEP+, qui comprend l'Arabie Saoudite et la Russie, a convoqué une réunion d'urgence pour lundi. Toutefois, Reuters a indiqué que le groupe insisterait sur une réduction de la production américaine dans le cadre de tout accord.

D'autres rapports ont cité des sources affirmant qu'une réduction de 10 millions de barils par jour, soit environ 10% de l'approvisionnement mondial en pétrole, était "réaliste". Trump avait déclaré que la réduction pourrait atteindre 15 millions de barils par jour. Trump a déclaré qu'il rencontrerait les patrons pétroliers américains aujourd'hui, les réunions pouvant s'étendre jusqu'au week-end.

Le président Vladimir Poutine doit également rencontrer les producteurs de pétrole russes vendredi, a déclaré le Kremlin.

3. Les actions devraient ouvrir à la baisse; le dollar se renforce à nouveau

Les marchés boursiers américains devraient ouvrir à la baisse, car le marché absorbe l'implication des données sur les demandes d'allocations chômage de jeudi.

A 12h55, le contrat à terme sur le Dow Jones 30 était en baisse de 236 points, soit 1%, à 21 056 points. Le contrat à terme S&P 500 a baissé de 1% et le contrat Nasdaq 100 de 1%.

L'indice du dollar a augmenté de 0,5% pour atteindre son plus haut niveau en plus d'une semaine, l'euro et la livre sterling ayant tous deux fortement chuté suite aux lectures apocalyptiques des indices des directeurs d'achat d'IHS Markit. Toutefois, le dollar s'est apprécié à la fois par rapport aux devises de matières premières et aux devises refuges telles que le yen et le franc suisse, ce qui laisse penser que la tension sur les marchés financiers mondiaux doit encore s'accentuer.

La banque centrale chinoise a de nouveau réduit ses réserves obligatoires afin de soutenir la liquidité domestique, même si le virus a atteint son point culminant il y a plus d'un mois dans ce pays et que des rapports anecdotiques suggèrent un large, quoique lent, rebond de l'activité.

4. Le spectacle d'horreur des PMI en Europe

L'Europe est confrontée à une récession plus profonde qu'en 2008/2009, à en juger par les dernières données d'enquête. IHSMarkit a revu à la baisse ses PMI de mars dans l'ensemble de la région, en raison principalement de la chute brutale des activités de services, qui constituent la majeure partie de toutes les économies européennes, même celle de l'Allemagne.

En Italie, le PMI des services est tombé à 17,4, contre 52,1 en février. C'est le chiffre le plus bas que Markit ait jamais rapporté pour l'un de ses PMI - pire même que la Grèce au plus fort de sa récession au cours de la dernière décennie.

Claus Vistesen, économiste de la zone euro au sein de Pantheon Macroeconomics, estime que le PIB de la zone euro a chuté de 4% au premier trimestre et qu'il diminuera encore de 10% au cours du trimestre en cours, "en se basant sur l'idée que l'activité sera au point mort en avril et pendant la majeure partie du mois de mai".

5. Disney et GE licencient; problèmes avec le plan de prêt de la SBA

Walt Disney (NYSE:DIS) et General Electric (NYSE:NYSE:GE) ont déclaré qu'ils vont licencier des milliers de travailleurs, alors que l'épidémie de Covid-19 s'étend de plus en plus dans la vie économique américaine.

Disney a déclaré que les réductions s'appliqueront à toutes ses divisions américaines. La compagnie a fermé ses parcs nationaux indéfiniment, tandis que sa division croisière a suspendu ses départs.  De plus, les sorties de films à grand succès ont été repoussées à l'année prochaine.

Les coupes de GE touchent principalement la division de l'aviation, où la demande future est rapidement révisée à la baisse en raison de l'effondrement du transport aérien et de l'incertitude quant à la rapidité et à l'ampleur de son rebond.

Certains signes indiquent que le plan de 350 milliards de dollars du gouvernement américain pour aider les petites entreprises est en difficulté. JPMorgan (NYSE:NYSE:JPM) a déclaré qu'il ne serait pas en mesure de traiter les demandes de prêts garantis par le gouvernement, qui peuvent être soumises à partir d'aujourd'hui. La Bank of America (NYSE:NYSE:BAC) limite les demandes aux clients existants.

Le projet de la Réserve fédérale d'accorder des prêts à la Main Street est également confronté à des retards. Le président de la Fed de Boston, Eric Rosengren, a déclaré mercredi qu'elle ne sera pas prête avant "deux semaines".