AMMAN (Reuters) - Les frappes aériennes menées par la France en Irak et en Syrie contre l'Etat islamique visent les combattants de "toutes nationalités", djihadistes français compris, a déclaré Manuel Valls dimanche à Amman.
Le Premier ministre français visitera lundi en Jordanie une base militaire impliquée dans les opérations visant l'EI menées par l'armée française depuis un an en Irak et depuis le 27 septembre en Syrie.
"Nous aurons l'occasion, avec le ministre de la Défense (Jean-Yves Le Drian-NDLR), d'aller sur une base", a-t-il dit lors d'une conférence de presse à Amman, affirmant partager avec la Jordanie "les mêmes objectifs de paix, de sécurité et de stabilité pour la région."
L'armée française a mené sa deuxième frappe en Syrie dans la nuit de jeudi à vendredi contre un camp d'entraînement de l'EI à Rakka. Selon le Journal du Dimanche, plusieurs Français et des djihadistes francophones s'entraînaient dans ce camp.
Interrogé à ce sujet, le Premier ministre a répondu que les frappes, décidées en vertu de la "légitime défense", ciblent quiconque veut s'en prendre aux intérêts du pays.
"Nous frappons Daech et tout ceux qui, au sein de Daech, quelles que soient leur origine et leur nationalité, ont décidé de frapper la France et donc de frapper leur propre pays", a-t-il déclaré.
Le chef du gouvernement a précisé que sur les 1.700 Français ou résidents français concernés par les filières djihadistes en Syrie et en Irak, entre 500 à 600 se trouvaient sur place.
Au total, 136 Français ayant rejoint les rangs de l'Etat islamique ont été tués, "y compris dans des attentats suicides".
(Elizabeth Pineau, édité par Marine Pennetier)