Air France annonce la suppression d'environ 2.500 nouveaux postes

Publié le 31/07/2013 06:40

La direction d'Air France, engagée dans un vaste plan de restructuration, a annoncé mercredi à l'occasion d'un comité central d'entreprise (CCE), qu'elle envisageait environ 2.500 nouvelles suppressions de postes en 2014, via des départs volontaires.

La direction confirmait ainsi des informations de sources syndicales sur de nouvelles réductions d'effectifs, dans le cadre du plan de restructuration Transform 2015.

"Le projet de réduction supplémentaire d’effectifs, évoqué aujourd’hui en Comité central d'entreprise, sera chiffré et discuté avec les organisations syndicales cet automne. Il pourrait représenter un peu plus de la moitié du sureffectif identifié en 2012", a déclaré un porte-parole à l'AFP sans préciser le nombre.

Le groupe ayant indiqué en 2012 que le sureffectif représentait alors 5.100 équivalents temps plein, ces réductions d'emplois devraient donc être de l'ordre de 2.500 postes.

Le PDG du groupe, Alexandre de Juniac, avait prévenu ces derniers mois que des réductions d'effectifs supplémentaires étaient indispensables pour remettre Air France-KLM sur le chemin de la croissance. Il avait assuré que les mesures d'accompagnement seraient comparables à celles déjà mises en place avec le non-remplacement des départs naturels, des départs volontaires et des temps partiels ou encore des congés sans solde.

Mercredi, le porte-parole a précisé que ces mesures "continueront à faire l’objet d’un dialogue approfondi avec les organisations syndicales dans les prochains mois."

Sur les 5.122 postes supprimés en 2012 et 2013, 3.200 l'ont été dans le cadre de plans de départs volontaires, le reste étant des départs naturels.

Selon le porte-parole, "Transform 2015 se poursuit selon le calendrier prévu depuis le lancement du plan en janvier 2012 grâce aux accords signés avec les trois catégories de personnels (personnels au sol, personnels navigants commerciaux et pilotes)".

Pour l'heure, la répartition entre les personnels des 2.500 nouvelles suppressions n'a pas été dévoilée.

Plus tôt dans la journée, Didier Fauverte, secrétaire général de la CGT, avait indiqué que la direction allait procéder à ces suppressions de postes dans le cadre "d'un ou de plusieurs plans de départs volontaires".

Un "dépeçage" d'Air France

Entre 12 et 15.000 personnes en moins en quatre ans

La direction a avancé une "hypothèse" de suppressions de postes correspondant à peu près à "la moitié du plan précédent" de départ volontaires, avait indiqué aussi Béatrice Lestic, secrétaire générale de la CFDT.

C'est "une hypothèse de travail. On attend d'avoir tout le plan sur lequel repose cette hypothèse de suppressions de postes". Selon elle, les orientations de ce plan devaient être présentées lors du CCE du 4 octobre.

"On est conscient des difficultés de l'entreprise mais on ne s'attendait pas forcément à un chiffrage à cette hauteur-là", a-t-elle déclaré à l'AFP.

Le plan Transform 2015 a déjà entraîné la suppression de 5.122 postes. En deux ans, entre juin 2011 et juin 2013, les effectifs d'Air France ont fondu de 5.600 postes, passant de 106.300 salariés à 100.700, intérimaires compris.

Didier Fauverte a relevé qu'un plan de départs volontaires avait déjà été mis en œuvre deux ans avant l'accord Transform 2015. "En l'espace de quatre ans, on va avoir perdu entre 12 et 15.000 personnes. Cela commence à faire beaucoup", a-t-il estimé.

Le PCF a de son côté dénoncé "un vrai crash pour l'emploi" et "le dépeçage" de la compagnie aérienne.

Ce plan Transform 2015 doit permettre de réaliser en trois ans deux milliards d'euros d'économies, en partie grâce à une efficacité économique supplémentaire de 20%, et de ramener la dette à 4,5 milliards fin 2014 contre 6,5 milliards en janvier 2012.

La restructuration mise en œuvre depuis un an et demi s'est traduite par des résultats en nette amélioration au deuxième trimestre 2013. D'avril à juin, le groupe a divisé par cinq sa perte nette, à moins 163 millions d'euros.

Dans le même temps, il a dégagé un bénéfice d'exploitation de 79 millions d'euros contre une perte de 79 millions un an plus tôt, selon son PDG, Alexandre de Juniac.

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