Air France-KLM poursuit son redressement mais repousse une partie de ses objectifs à 2015, en raison d'un environnement économique difficile marqué par une volatilité du prix du pétrole et des devises.
Le groupe aérien franco-néerlandais a annoncé jeudi un bond de 29,1% de son bénéfice d'exploitation au troisième trimestre à 634 millions d'euros. Son bénéfice net a en revanche chuté de moitié à 144 millions, lesté notamment par la dépréciation de la valeur des titres d'Alitalia.
Ce repli est lié à "une charge d’impôt de 140 millions et un montant négatif de 137 millions d’euros (quote-part dans les résultats et dépréciation de la valeur résiduelle des titres d’Alitalia)", détaille Air France-KLM dans un communiqué.
Le groupe détient 25% du capital de la compagnie transalpine, confrontée à de graves difficultés financières.
L'amélioration du résultat d’exploitation d'Air France-KLM au cours du trimestre écoulé a été jugée très encourageante par le PDG du groupe, Alexandre de Juniac, qui y voit la démonstration "que les mesures du plan Transform 2015 se déploient conformément à nos attentes".
Air France-KLM a lancé en janvier 2012 un plan de restructuration qui doit permettre d'économiser sur trois ans deux milliards d'euros.
En outre, le groupe prévoyait initialement de ramener la dette du groupe à 4,5 milliards à la fin de 2014, contre 6,5 milliards début 2012. Jeudi, il a pourtant repoussé cette échéance.
"Dans un environnement marqué par une faible croissance et une volatilité du prix du pétrole et des devises, et malgré la forte amélioration des activités long-courrier et maintenance, le groupe considère, qu'en 2014, l'Ebitda (ndlr, excédent brut d'exploitation) devrait être aux environs de 2,5 milliards d'euros, le bas de la fourchette visée, et que la baisse de 2 milliards de la dette nette sera réalisée en 2015", explique-t-il dans le communiqué.
L'euro pèse aussi sur le chiffre d'affaires
Air France-KLM estime que ces mesures complémentaires, mises en oeuvre courant 2014, produiront leur plein effet l'année suivante. "Elles devraient permettre, dès 2014, de réduire significativement les pertes du moyen-courrier et du cargo sans toutefois les amener à l’équilibre initialement prévu", souligne le groupe, qui est confrontée à la vive concurrence des compagnies à bas coûts sur ses marchés domestiques et en Europe.
Air France-KLM explique en outre qu'au troisième trimestre, "l'environnement (... ) a été marqué par une forte revalorisation de l’euro vis-à-vis de toutes les monnaies limitant ainsi la progression du chiffre d’affaires".
De juillet à septembre, ce dernier n'a enregistré qu'une hausse minime de 0,4% à 7,21 milliards d'euros.
Une bonne tendance néanmoins. Le plan Transform 2015 a permis de continuer à réduire le coût unitaire pour regagner en compétitivité "malgré une croissance limitée des capacités globales (+1,5%)", souligne le groupe, maison mère des compagnies Air France, KLM, Transavia ou encore Hop!.
Cumulé sur les neuf mois, le bénéfice d'exploitation s'élève à 183 millions d'euros contre une perte de 199 millions au 30 septembre 2012. Dans le même temps, la perte nette diminue de 33,8%, à 649 millions.
A défaut de maintenir l'ensemble de ses objectifs du plan triennal, Air France-KLM a réitéré ses ambitions pour 2013.
"Sur la base d’une facture pétrolière de 2,3 milliards de dollars et dans un environnement économique et des monnaies qui restent fortement volatils, le groupe maintient son objectif d’une amélioration du résultat d’exploitation sur le second semestre en ligne avec celle du premier semestre", indique-t-il.
Au premier semestre, la perte d'exploitation avait été réduite de 239 millions d'euros pour tomber à 451 millions.
A la Bourse de Paris, le titre Air France-KLM, très volatil en début de séance, perdait 2,18% à 7,55 euros à 10H10 (09H10 GMT) dans un marché en baisse de 0,41%.