Le président du club de football allemand Bayern Munich, Uli Hoeness, fait l'objet d'une enquête pour fraude fiscale, après avoir admis détenir un compte caché en Suisse, affirme samedi l'hebdomadaire allemand Focus.
Le parquet de Munich a expliqué à Focus que M. Hoeness a avoué l'existence de ce compte en janvier. L'enquête en cours devra vérifier que la confession du dirigeant bavarois, est "exacte et complète", a-t-il ajouté.
"J'ai transmis, par le biais de mon conseiller fiscal, un document à l'administration fiscale en janvier 2013", lié à "un compte que je détiens en Suisse", a expliqué Uli Hoeness à Focus.
Ni le parquet ni M. Hoeness n'ont souhaité préciser la somme déposée sur ce compte.
Ancien footballeur professionnel, Uli Hoeness a également fondé en 1985 une société de production de saucisses qui a prospéré et qui est aujourd'hui gérée par ses enfants.
Personnage haut en couleur du football allemand, célèbre pour ses prises de positions tranchées et ses formules à l'emporte-pièce, il s'est dernièrement fait l'avocat zélé du "fair-play" financier prôné par la confédération européenne de football UEFA pour pénaliser les clubs qui construisent leur succès sur des montagnes de dettes, notamment espagnols et anglais.
Le président du Bayern a précisé qu'il souhaitait régulariser sa situation dans le cadre d'un accord de double imposition qui devait intervenir l'année dernière entre la Suisse et l'Allemagne pour lutter contre la fraude fiscale.
Mais les États régionaux allemands, majoritairement gouvernés par l'opposition sociale-démocrate et écologiste avaient rejeté en décembre le texte négocié par le gouvernement conservateur de la chancelière Angela Merkel, jugeant les pénalités infligées aux contribuables qui se dénonçaient d'eux-même trop clémentes.
La lutte contre la fraude fiscale est un sujet brûlant en Allemagne et l'occasion de frictions politiques, le gouvernement fédéral tablant sur la négociation, alors que les États régionaux veulent une politique de répression implacable contre les fraudeur.
La semaine dernière, l'État régional de Rhénanie-Palatinat (sud-ouest), avait ainsi annoncé avoir acheté pour quatre millions d'euros un CD contenant environ 40.000 données bancaires concernant des personnes soupçonnées de fraude fiscale en Suisse et dont il espère tirer 500 millions d'euros de recettes.