Opel a finalement décidé d'arrêter la production de voitures dans son usine de Bochum (nord-ouest de l'Allemagne) fin 2014 et non plus fin 2016, faute d'un accord avec les salariés sur l'avenir du site.
Pour la direction de la filiale en difficultés du géant américain General Motors, les discussions avec les syndicats sont désormais closes et donc, "nous partons du principe que la production s'arrêtera plus tôt, soit 2014", a déclaré vendredi un porte-parole d'Opel à l'AFP.
A plus de 76%, les adhérents du syndicat IG Metall au sein du site de Bochum, où 3.300 personnes travaillent dans l'usine d'assemblage, ont rejeté le "plan d'avenir" à horizon 2022 proposé par Opel à l'ensemble des sites allemands. Il s'agissait de continuer à fabriquer le monospace Zafira dans cette usine jusqu'à fin 2016, de conserver un centre de logistique (environ 400 personnes actuellement) et d'y installer une usine de composants, ce qui représentait deux unités employant chacune environ 600 personnes, soit 1.200 salariés au total.
Des promesses et un avenir jugés "trop vagues" par les salariés, à la lumière des contreparties qu'on leur demandait, à savoir notamment des reports de hausses salariales et des départs volontaires.
"Trop d'erreurs, trop de fausses promesses depuis huit ans, ça fait beaucoup", avait accusé jeudi soir Knut Gieslert, responsable du syndicat IG Metall en Rhénanie-du-Nord-Westphalie, dans un communiqué.
"Les promesses d'une production de composants, l'engagement à fournir des emplois de remplacement et les éventuels dédommagements restent pour la majorité d'entre eux trop vagues", avait-il poursuivi.
Dans son communiqué de vendredi, la direction d'Opel annonce d'ores et déjà la suppression des équipes de nuit sur les lignes de production de l'usine, qui ne tourneront désormais qu'avec deux équipes de jour, afin d'ajuster les capacités.
Peu auparavant, le président du comité d'entreprise de Bochum, Rainer Einenkel, avait réclamé que se tiennent de nouvelles "négociations justes et démocratiques".
Si beaucoup de salariés s'en doutaient depuis longtemps, la marque à l'éclair avait provoqué un tollé en décembre en annonçant, à quelques jours du 50ème anniversaire de cette usine de la Ruhr, l'arrêt de l'assemblage de voitures à Bochum, une fois que la fabrication de la Zafira prendrait fin, c'est-à-dire en principe fin 2016.
Le couperet tombera finalement encore plus tôt, a décidé le constructeur qui cherche à réduire ses surcapacités en Europe, un marché fortement dégradé.
Confrontés aux mêmes maux, ses concurrents français, Renault et PSA Peugeot Citroën, ont aussi décidé de tirer un trait sur une usine pour essayer de se remettre à flot.
Au-delà de Bochum, Opel entend néanmoins continuer à mettre en oeuvre son "plan d'avenir", qui comprend un engagement à ne pas procéder à des licenciements économiques jusqu'à fin 2016, contre fin 2014 actuellement. Ce plan a été accepté par les autres sites du groupe, dont le siège Rüsselsheim (ouest). A Eisenach (centre), le vote est toujours en cours.
Pour l'heure, Opel exclut toute nouvelle fermeture d'usine en Europe, où il emploie plus de 37.400 personnes. Et il envisage de construire sur le Vieux continent la future génération de son petit 4X4 citadin Mokka, produit actuellement en Corée du Sud.
Mais son nouveau patron, Karl-Thomas Neumann, à qui incombe la lourde tâche de donner un nouveau souffle à la marque, notamment avec de nouveaux modèles comme la citadine Opel Adam, a reconnu début mars ne "pas attendre de miracle" en matière de ventes pour 2013.