L'Allemagne affichera une croissance de 1,2% l'an prochain après une récession historique de 5% cette année, et échappera au pire sur le front du chômage, ont promis jeudi les grands instituts de conjoncture du pays, bien plus optimistes qu'il y a six mois.
Les grands instituts de conjoncture dont l'Ifo de Munich (sud) ou le RWI de Halle (est), qui publient deux fois par an un rapport très suivi, avaient prédit au printemps une récession de 6% cette année et voyaient encore un recul du Produit intérieur brut l'an prochain, de 0,5%.
Mais surtout, selon leur rapport paru jeudi, ils se montrent beaucoup moins pessimistes pour l'emploi.
Les instituts annonçaient fin avril une moyenne d'un peu moins de 5 millions pour le nombre de chômeurs l'an prochain dans la première économie européenne, mais ont abaissé leur prévision à 4,1 millions.
Le nombre de sans-emploi va donc augmenter - il était de 3,3 millions en septembre - mais sans connaître l'explosion annoncée ces derniers mois, une bonne nouvelle pour la chancelière Angela Merkel, occupée à monter un nouveau gouvernement avec la majorité conservatrice et libérale issue des élections du 27 septembre dernier.
Les instituts, qui prévoient une explosion du déficit public à 5,2% du Produit intérieur brut l'an prochain, conseillent au nouveau gouvernement de ne commencer "à réduire les déficits structurels" qu'en 2011, sous peine d'étrangler la reprise.
Ils préviennent aussi que "les baisses d'impôt actuellement en débat se révéleraient très coûteuses sur la durée."
La question d'un allègement fiscal, réclamé par le parti libéral FDP allié de Mme Merkel, est l'une des plus épineuses des négociations actuellement en cours pour former un nouveau gouvernement.