L'exercice 2013/2014 a démarré dans la douleur pour Alstom, avec une chute des commandes et une baisse d'activité sur fond d'absence de grands contrats, mais le géant industriel maintient ses perspectives, déjà abaissées au printemps à cause d'une mauvaise conjoncture.
Au premier trimestre de son exercice décalé, le groupe français a vu son chiffre d'affaires reculer de 4% à 4,6 milliards d'euros (-2% à périmètre et taux de changes constants). Il a été affecté notamment par de moindres ventes dans ses divisions Thermal Power (centrales thermiques) et Transport.
Les commandes reçues ont quant à elles chuté de 32% à 4,1 milliards, pénalisées par l'absence de grands projets dans ces mêmes secteurs, selon un communiqué. Le carnet de commandes a du même coup reculé à 51 milliards à la fin du trimestre, contre 52,9 milliards à la fin mars, mais il continue à représenter plus de deux ans et demi (31 mois) de chiffre d'affaires.
La dégringolade des commandes est un peu moins lourde qu'anticipé mais le chiffre d'affaires trimestriel s'est en revanche avéré inférieur aux attentes.
Les analystes interrogés par l'agence financière Dow Jones Newswires tablaient ainsi sur des baisses respectives de 36% et 0,4%.
Malgré ce début d'exercice difficile, le groupe a confirmé l'ensemble de ses perspectives financières pour l'exercice en cours et les deux suivants, révisées au printemps. Il avait été contraint de les abaisser en mai, invoquant alors une conjoncture défavorable.
"Le chiffre d’affaires en ce début d’année est légèrement inférieur à celui de l'année précédente, avec un impact négatif des taux de change", a reconnu Patrick Kron, le PDG d'Alstom, cité dans un communiqué.
"Démarrage un peu lent"
"Malgré ce démarrage un peu lent, nous anticipons une progression des ventes au cours de l’année et, par conséquent, confirmons notre objectif d’une croissance organique modeste du chiffre d’affaires sur l’année 2013/14”, a -t-il cependant relativisé.
Les autres objectifs d'Alstom incluent toujours une marge opérationnelle stable en 2013/2014, avant un redressement à 8% "dans les deux à trois ans suivants", c'est à dire en mars 2016 ou mars 2017. Le groupe vise par ailleurs une trésorerie libre positive sur chacun de ces exercices.
Quant aux commandes, "le premier trimestre 2013/14 s’est caractérisé par un niveau soutenu de petits et moyens contrats, ce qui nous a permis d’enregistrer plus de 4 milliards d’euros de commandes en dépit de l’absence de grands projets", a mis en avant Patrick Kron.
"Malgré un environnement commercial difficile, les appels d’offres demeurent nombreux, en particulier dans les pays émergents, mais le timing d’enregistrement des grands contrats reste, comme toujours, incertain", a-t-il ajouté.
Dans le détail, la plus grosse division du groupe, Thermal Power, qui fournit des centrales électriques clefs en main et des gros équipements comme des turbines et alternateurs, a vu ses commandes chuter de 38%, et ses ventes baisser de 7%.
La division Transport, deuxième du groupe par la taille et spécialisée dans le matériel ferroviaire des TGV aux tramways, a encore plus durement souffert. Victime d'une disette de grands contrats, elle a essuyé un plongeon de 51% de ses commandes et une baisse de 7% aussi de son activité, par rapport à un exercice antérieur qui avait démarré très fort.
Les autres branches ont amélioré le tableau, en particulier celle dédiée aux Energies renouvelables, avec des commandes plus que doublées à plus d'un demi-milliard d'euros et un chiffre d'affaires en hausse de 6%. Enfin, la division Grid (réseaux électriques) a vu ses commandes baisser de 14% et son chiffre d'affaires progresser de 5%.