L'usine ArcelorMittal de Fos-sur-Mer (Bouches-du-Rhône) compte produire quatre millions de tonnes d'acier en 2013, retrouvant ainsi son niveau de 2007, a-t-on appris lundi auprès de ses dirigeants qui affichent "une nouvelle ambition" après de gros investissements sur un site vieillissant.
"Nous avons ici deux hauts-fourneaux neufs, soit un horizon de 20-25 ans devant nous", a affirmé le président d'ArcelorMittal Méditerranée, Jean-Luc Maurange, lors d'une visite de l'usine créée en 1974 sur un terrain de 1650 hectares, qui emploie actuellement quelque 2.500 salariés et 1.300 sous-traitants.
Le premier haut-fourneau a été rénové en 2007, le second en 2011, pour 223 millions d'euros. D'ici 2014, 45 millions auront aussi été consacrés à la rénovation des fours de cokerie, le groupe ayant également dépensé 90 millions d'euros dans une nouvelle ligne de production sur son site de Saint-Chély-d'Apcher en Lozère, qui fournit notamment des aciers spéciaux utilisés dans les voitures électriques. Au total depuis 2000, près d'un milliard d'euros ont été investis.
"On ne paie pas encore nos investissements", reconnaît Joao Felix Da Silva, directeur d'ArcelorMittal Méditerranée: le résultat d'exploitation est positif, pas le résultat net. Ce qui fait dire à certains que la hausse de la production de bobines, la spécialité locale, se fait à perte, mais la direction fait valoir le versement régulier d'un intéressement aux salariés sur les derniers trimestres.
Surtout, le carnet de commandes est plein, avec des marchés en croissance en Afrique du Nord et en Turquie, qui compensent la morosité de l'Espagne et de l'Italie - celles-ci ont encore représenté en 2012 plus de la moitié des expéditions de l'usine, qui se font à 70% par voie maritime.
Seule difficulté à l'horizon pour le deuxième employeur industriel de la région derrière Eurocopter: un défaut de compétences dans les années à venir, conséquence du départ en retraite des salariés les plus anciens. Mais aussi d'un trop grand recours à la sous-traitance, source d'inquiétude pour les syndicats qui pointent aussi le trop grand nombre d'intérimaires (environ 300). Deux cents embauches sont prévues cette année, mais "on ne trouve pas assez de compétences dans le bassin d'emploi régional", souligne M. Maurange.