L'agence de notation Fitch Ratings a placé mardi "sous surveillance négative" l'Argentine dont la note de la dette à long terme du pays, actuellement de "B" (très spéculatif), pourrait être abaissée à court terme.
Dans un communiqué, Fitch justifie cette décision par les incertitudes entourant le remboursement de certaines obligations qui n'ont pas été apportées à l'échange lors des deux restructurations de la dette du pays après son défaut de paiement en décembre 2001.
Le 26 octobre, l'Argentine a subi un revers de la justice américaine dans son bras de fer contre des fonds privés porteurs d'obligations du pays. Les juges américains ont ainsi rejeté un recours déposé par Buenos Aires contre une première décision de justice rendue le 23 février et appelant l'Argentine à rembourser tous les porteurs privés dans le cadre de ces restructurations, dont le fonds NML Capital.
Selon Fitch, "il y existe des incertitudes quant à la longueur du processus légal" ainsi que "la manière dont (ce jugement) pourrait affecter les capacités du pays à payer sa dette" de droit américain.
L'agence met également en doute la volonté du gouvernement argentin à se "soumettre à la décision de finale" des tribunaux américains dans la mesure où il s'est déjà refusé dans le passé à rembourser les investisseurs privés qui ont refusé la restructuration de la dette du pays.
Fitch prévient qu'elle continuera à suivre de près la situation et qu'un non de paiement de sa dette "constituerait un cas de défaut", entraînant de facto un abaissement de note. A contrario, le paiement de ces obligations entraînerait la levée de la surveillance, explique encore l'agence.
L'agence d'évaluation financière Moody's Investors Service a déjà revu en septembre de "stable" à "négative" la perspective d'évolution de la note de l'Argentine, en mettant pour sa part en avant le caractère "hasardeux" de la politique économique de Buenos Aires.
L'Argentine est actuellement notée "B3" par Moody's pour sa dette long terme, ce qui traduit déjà le manque de confiance de l'agence dans la capacité du pays à honorer ses engagements financiers.