par Benjamin Kang Lim et Matthew Miller
PEKIN (Reuters) - Les deux premiers constructeurs de trains chinois ont discuté avec Bombardier d'une prise de contrôle de son segment ferroviaire, la Chine cherchant à vendre à l'étranger sa technologie de trains à grande vitesse, a-t-on appris auprès de deux sources au fait du dossier.
Toutefois, les discussions ne peuvent se poursuivre tant que China CNR et CSR n'auront pas bouclé leur fusion pour créer le premier constructeur ferroviaire mondial, ce qui est prévu le mois prochain, a précisé une source proche de l'une des deux sociétés chinoises.
Bombardier étudie la vente de tout ou partie de sa division ferroviaire pour compenser les énormes dépassements budgétaires des programmes de sa division aéronautique.
Le groupe canadien est présent en Chine depuis 1954 et y a constitué de nombreuses coentreprises, dont trois avec des filiales de CNR et de CSR.
Bombardier a engagé des banques pour étudier ses diverses possibilités parmi lesquelles figure une éventuelle introduction en Bourse de sa division ferroviaire en Allemagne, où se trouve son siège, ou en Grande-Bretagne. Les banquiers estiment l'opération à cinq milliards de dollars (4,7 milliards d'euros) au plus.
Des responsables de CNR et de CSR ont dit qu'ils n'avaient pas connaissance de ce sujet. Isabelle Rondeau, porte-parole de Bombardier, a dit que ce dernier ne commentait pas les conjectures.
CNR et CSR sont déjà les deux premiers constructeurs de trains dans le monde mais ils vendent essentiellement en Chine et racheter la division de Bombardier "ouvrirait aux Chinois les portes de la totalité des marchés ferroviaires occidentaux", a observé l'une des sources.
Cette opération représenterait un exemple concret du projet de nouvelle Route de la Soie mûri par la Chine, désignant par là un réseaux d'infrastructures la reliant à l'Europe et à l'Afrique via l'Asie centrale, occidentale et méridionale
La partie n'est pas pour autant gagnée car le gouvernement du Québec, où Bombardier a son siège social, est par principe hostile aux OPA étrangères et risque d'être encore plus inflexible à l'approche des élections législatives canadiennes prévues en octobre.
(Benjamin Kang Lim et Matthew Miller, Wilfrid Exbrayat pour le service français, édité par Véronique Tison)