MILAN (Reuters) - Le ratio de solvabilité d'UniCredit a augmenté mais pas assez au goût des investisseurs, ce qui explique que l'action de la première banque italienne par l'actif ait fléchi en réaction à la publication des comptes trimestriels.
Son ratio de fonds propres durs CET (Common Equity Tier) 1 était de 10,35% fin mars contre 10,02% fin décembre.
Ce pourcentage intègre un apport de l'ordre de 25 points de base issu de l'accord de fusion passé en avril entre la filiale de gestion d'actifs Pioneer et Santander Asset Management.
Le ratio est bien inférieur à celui de 13,2% annoncé lundi par la concurrente Intesa Sanpaolo (MILAN:ISP).
L'action perdait 0,5% dans l'après-midi, les traders imputant le recul essentiellement au ratio de solvabilité.
"Les chiffres sont conformes aux attentes, voire un peu meilleurs, et la marge opérationnelle nette est bonne", commente Vincenzo Loro, analyste d'IG. "La réaction du marché s'explique par le fait que le CET 1 reste inférieur à celui d'Intesa. UniCredit, à l'heure actuelle, paye le prix de cet écart".
Pour autant, UniCredit a toujours exclu de recourir à une augmentation de capital et l'administrateur délégué Federico Ghizzoni a rappelé que tel quel, le ratio CET 1 était supérieur à l'objectif de 10% figurant dans le plan quinquennal 2013-2018.
Le bénéfice net est ressorti à 512 millions d'euros au premier trimestre, en baisse de 28% mais conforme aux attentes des analystes. Un consensus d'analystes distribué par l'établissement donnait un bénéfice net de 511 millions euros.
UniCredit a enregistré un bond de 82% de ses revenus de trading et de ses commissions mais elle a inscrit une charge de 91 millions d'euros recouvrant sa contribution au Mécanisme de résolution unique, un fonds destiné à financer la fermeture d'établissements bancaires dans la zone euro.
Les provisions pour créances douteuses et irrécouvrables ont diminué de 42% par rapport au dernier trimestre de 2014, à 980 millions d'euros, un nouveau signe que l'économie italienne semble émerger peu à peu de sa plus longue récession de l'après-guerre.
Le produit net bancaire d'UniCredit s'est élevé à 5,7 milliards d'euros.
(Silvia Aloisi et Gianluca Semeraro, Wilfrid Exbrayat pour le service français, édité par Véronique Tison)