La contestation pour des augmentations de salaires qui se poursuit depuis près d'une semaine sur les sites des constructeurs automobiles français Renault (PARIS:RENA) et italien Fiat à Bursa (nord-ouest), a fait tâche d'huile dans l'usine du constructeur américain Ford, a rapporté mercredi la presse locale.
Manquant de pièces détachés en raison des grèves affectant le secteur automobile turc, Ford Otosan, une coentreprise entre le géant américain et le turc Koç Holding, a annoncé dans un communiqué que "le travail sera arrêté mercredi temporairement jusqu'à nouvel ordre sur les deux sites de production à Kocaeli (nord-ouest) qui emploient plus de 6.000 ouvriers, a précisé la chaîne d'information CNN-Türk.
Contacté par l'AFP, la direction de ce site qui produit des véhicules utilitaires légers n'a pas souhaité commenter.
L'agence de presse Dogan a indiqué que des ouvriers de ses sites avaient décidé de cesser le travail eux-aussi avec les mêmes revendications des ouvriers de la ville voisine de Bursa, cœur du secteur automobile turc, où le nombre de grévistes serait d'environ 15.500.
Mais Ford Otosan a voulu minimiser, affirmant que l'arrêt découlait d'un "manque de pièces suffisantes".
Le mouvement a débuté dans la nuit du 14 mai dans la plus grande usine automobile du pays, celle de l'entreprise Oyak-Renault, une coentreprise fondée par le constructeur français et Oyak, un fonds de pension de l’armée turque.
Les employés demandent les mêmes avantages, dont une hausse de 60% de leurs salaires, que ceux récemment obtenus par leurs collègues de l'usine locale du groupe Bosch qui fabrique des pièces détachées pour plusieurs constructeurs automobiles.
Dans la foulée, des centaines d'employés de Tofas (4.500 salariés), une coentreprise détenue par Fiat et le turc Koç Holding, ont eux aussi débrayé par solidarité et exigent eux aussi une revalorisation de leurs salaires.
Les lignes d'assemblages de ces deux grandes usines sont depuis à l'arrêt.
La contestation a aussi gagné un gros équipementier de Bursa, Coskunöz, ainsi que le fabriquant Mako, qui produit lui aussi des équipements pour l'automobile.
Cette grève, qui touche un secteur considéré comme une locomotive de l'industrie turque et de ses exportations, intervient à moins de trois semaines des élections législatives du 7 juin.